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Actualités - Page 15

  • Dis, c'est quoi un canton ? — Réponse large à une question simple

     

    L'actualité internationale — principalement les dramatiques événements du Japon et l'intervention en Libye — a occulté totalement la campagne et les résultats du premier tour de l'élection des Conseillers Généraux dans les cantons renouvelables.

    Cela est dû au poids de cette actualité, mais aussi à l'incompréhension que nos concitoyens-électeurs ont de ce qu'est un Conseil Général et de ses attributions. Je ne peux leur donner tort car entre un Préfet de la République, représentant direct de l'Etat dans son Département, subordonné au Ministre de l'Intérieur, et des élus renouvelés par tranche lors d'élections locales déconnectées des préoccupations majeures nationales du moment, il est très difficile de répondre à la question candide, titre de cet article.

    Certes les Conseils Généraux sont utiles pour la gestion décentralisée — comprenez au plus près des citoyens — des fonds concernant entre autres les collèges, les routes départementales (la majorité depuis qu'il n'y a plus de nationales !), les subventions diverses aux crèches et familles, les subventions (électoralistes ?) à des associations locales. Toutefois, lorsque le contribuable reçoit ses avis d'imposition aux titres des taxes d'habitation ou foncière, leur "utilité" prend une autre dimension, celle des augmentations inconsidérées en moyenne 4 à 5 fois l'inflation !

    La Gauche et les médias s'empressent de dresser la cartographie politique de ces Conseils Généraux en montrant à l'envi que tout n'est pas "de droite" dans notre pays, entendez que grâce à ces Conseils Généraux et également Régionaux, la Droite égoïste et inégalitaire ne gère pas tous les pans de notre société et que grâce à leur "solidarité généreuse" ces bastions de la Gauche redistribuent des richesses vers les plus pauvres.

    Mais cette posture généreuse est fallacieuse. En finances publiques, on ne peut redistribuer que ce que l'on a prélevé sous forme de taxes et impôts, sauf à créer un déficit..., ce qui n'est pas admis pour les budgets départementaux ou régionaux.

    Or dans un système de taxation ou d'imposition, il est toujours plus efficace d'élargir l'assiette (le nombre de personnes assujetties) que d'augmenter les taux (le montant de l'assujettissement). En fait, les Conseils Généraux et Régionaux jouent sur les deux tableaux : ils augmentent les taux, de 4 à 5 fois l'inflation comme dit précédemment, et ils baissent les seuils d'exonération de manière à toucher le plus possible de foyers de contribuables, donc dans les classes moyennes... On se souvient de la sortie de François Hollande sur les "riches".

    Ainsi donc, les élections cantonales ont peu motivé nos électeurs comme le publie 20 minutes.fr pour les résultats du premier tour : 55,2% d'abstention ! Avec un tel record d'abstention couplé avec le fait que ces élections sont strictement locales et de plus partielles, puisque seul 1/3 environ des sièges de conseillers généraux étaient à pourvoir, il serait très hasardeux d'en déduire des tendances nationales. C'est un premier enseignement.

    Toutefois, la poussée du FN ne doit pas être occultée. Deux positions semblent voir le jour au sein de l'exécutif : celle de Nicolas Sarkozy qui ne veut pas d'un "front républicain" contre le FN et celle de François Fillon qui au contraire le recommande.

    Le deuxième enseignement que j'en tire est que la position de François Fillon est suicidaire pour la Droite. En prenant une telle position, il prolonge le piège tendu par François Mitterrand quand il avait permis l'élection de députés du FN à l'Assemblée Nationale à l'occasion d'un scrutin à la proportionnelle.

    Depuis le retour aux scrutins de type majoritaires à deux tours, la Gauche pousse des cris d'orfraie lorsqu'un candidat FN est en mesure de se maintenir et que la Droite culpabilisée (par quoi ?) refuse de se plier à une pseudo règle "républicaine".

    Tout d'abord, il serait au minimum sain que la Droite exige la même réciprocité de la Gauche lorsqu'un candidat communiste ou de l'extrême gauche est présent au second tour. Pour mémoire, le Livre noir du communisme attribue au "communisme" en général plus de 80 millions de morts dans le monde ! Une paille qui vaut bien des poutres...

    Mais surtout, qu'est-ce qui fonde cette "règle républicaine" ?

    Ou bien un parti, quel qu'il soit — Front National, PC, NPA, LO, LCR, Front de Gauche —, est illégal c'est à dire interdit ou dissous, ou bien il ne l'est pas. 

    S'il l'est, alors il y a "reconstitution de ligue dissoute" et cela tombe sous le coup de la loi.
    S'il ne l'est pas, alors son existence est légale par définition et comme tout parti politique a pour objet de promouvoir ses idées et de faire élire ses candidats, il doit pouvoir le faire au même titre que tous les autres. Si on veut combattre ses propositions, c'est sur le terrain des idées que cela doit se faire, pas sur celui de l'exclusion et de l'ostracisme. 

    Comment justifier que dans une démocratie qui se veut exemplaire, 15 à 20% des électeurs, ceux du FN, soient mis de côté pour raisons "sanitaires". Que je sache, ils sont des citoyens à part entière qui payent leurs impôts et assument leurs devoirs. Ils ont donc en corollaire leurs droits pleins et entiers, à moins que l'on ne veuille les affubler d'une étoile noire qui rappellerait une sinistre période de notre histoire (avec un "h" plus que minuscule).

    Alors de grâce, cessons ces jeux politiciens ! Que les électeurs votent pour des programmes et les candidats de leur choix ! Que les candidats — je pense en particulier à Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2012 — aient un accès équilibré et équitable aux médias nationaux aux heures de grande écoute ! Les électeurs français ne sont pas des enfants, ils sont tout à fait capables de choisir de façon éclairée entre les programmes, ils sont même plus "adultes" que les politiques ne le croient, comme le prouve le regain de popularité de Marine Le Pen par comparaison avec son père qui n'est dû qu'aux positions plus modérées de celle-là par rapport à celles plus outrancières de celui-ci.

    Il ne s'agit pas d'anticiper des alliances contre nature, il ne s'agit pas d'intégrer, de dissoudre, de digérer des valeurs qui ne sont pas les nôtres !

    Il s'agit simplement de dénoncer le totalitarisme intellectuel de la Gauche ; il s'agit simplement de contrer la police de la pensée de gauche ; il s'agit de nous libérer de la dictature de la pensée unique qui est toujours orientée dans le même sens par les médias acquis à la Gauche.

    A une époque où des femmes et des hommes meurent pour simplement avoir le droit de décider de la politique et des dirigeants de leurs destins, il est tout simplement indécent, indigne et lâche de constater un taux d'abstention de plus de 55% et de tolérer quelque main-mise que ce soit sur les processus électoraux démocratiques garantis par notre Constitution !

     

  • L'Allemagne est en Europe, ah bon...

    En voilà une question, dirons certains ? Et pourtant, je me la pose très sérieusement.

    Une question plus complète serait : L'Allemagne se considère-t-elle en Europe dès lors que ses partenaires prennent des positions qu'elle désapprouve et qu'elle ne peut empêcher ?

    Je pense bien entendu à la position d'Angela Merkel sur l'application de la résolution 1973 de l'ONU sur la Libye, mais pas seulement.

    En désordre tant du point de vue chronologique que géographique, on peut citer pêle-mêle :

    • L'intransigeance lors des crises financières Grecques et Irlandaises.
    • La "suggestion" honteuse de certains députés allemands du Bundestag "conseillant" aux Grecs de vendre certaines de leurs îles.
    • Le refus acharné d'autoriser la France a baisser sa TVA sur la restauration. La durée du blocage supérieure à trois ans de mémoire à largement contribué à l'échec de la mesure une fois adoptée.
    • Le fait que l'Allemagne a précieusement stocké dans des caches secrètes la plus grande partie de ses Marks billets, au cas où... (dixit J.P. Gérard, vice-président de DLR, ancien membre du conseil de surveillance de la Banque de France lors de la Convention nationale sur l'Emploi du 10 avril 2010).
    • L'intransigeance sur le pacte de stabilité européen
    • L'intransigeance sur la politique monétaire de l'Europe et de l'euro fort.
    • L'immixtion inadmissible (et pourtant admise par Nicolas Sarkozy) d'Angela Merkel dans l'Union Méditerranéenne dont elle a réussi à faire changer le titre en Union Pour la Méditerranée pour pouvoir y entrer et tenter de la contrôler.

    Je laisse au lecteur le soin de compléter cette liste non exhaustive.

    Concernant l'action conjointe de la Grande-Bretagne et de la France dans les opérations militaires en Libye, cela évidemment renforce des liens qui s'étaient fortement distendus. L'anti-américanisme primaire chez nous et le suivisme quasi-automatique chez eux y sont certainement pour quelque chose. Aussi la fraternité d'armes qui se crée à l'occasion du conflit en cours est pour moi une bonne chose.

    Le bon livre d'Eric Zemmour "Mélancolie Française" (Ed. Fayard Denoël) nous montre bien cette "valse à trois tragique" entre les puissances Anglaise, Saxonnes et Française tout au long des derniers 1500 ans.

    Le rééquilibrage de la balance du côté britannique au détriment de l'Allemagne me paraît tout à fait souhaitable et opportun. Il ne peut que servir les intérêts légitimes et bien compris de la France face à la position autiste, aveugle et sourde de Mme Merkel.

  • Privé le nucléaire

    Dans un article intéressant de son blog, Nicolas Dupont-Aignan s'oppose clairement à la gestion privée des centrales nucléaires.

    Tous les arguments qu'il avance sont évidemment fort justes. Ils ont principalement trait à la tentation pour le gestionnaire d'améliorer ses marges de rentabilité. Et cette amélioration des marges ne peut se faire qu'au détriment de la sécurité.

    Que ce soit par la diminution des redondances, par la diminution du nombre des personnels (donc l'augmentation des cadences et de la fatigue), par la diminution de la formation et des maintiens de compétences, un opérateur privé se mettra au minimum — et peut-être "juste" un peu en dessous — des normes réglementaires.

    L'administration de tutelle aura des difficultés certaines à contrôler efficacement, de façon pro-active, le respect intégral de ces normes. Et dans le nucléaire, il vaut mieux être "pro-actif" plutôt que réactif. La tragédie japonaise nous le démontre avec force.

    Mais l'essentiel n'est pas là.

    La gestion du parc de centrales nucléaires ne doit pas être confiée à un opérateur privé du fait de l'échelle des conséquences d'un accident.

    Aucun opérateur privé, aucun assureur ou réassureur, ne peut assumer les conséquences d'un accident nucléaire majeur. Contrairement aux affirmations de Noël Mamère lors de l'accident de Tchernobyl, les nuages de particules radio-actives ne suivent pas et ne se limitent pas aux frontières des Etats ! 

    Ce truisme, que je vous demande de me pardonner, affirme que les conséquences de tout accident nucléaire d'importance sont planétaires. Elles dépassent totalement les capacités techniques et financières de quelque groupe privé que ce soit.

    Elles impliquent obligatoirement la responsabilité et l'engagement total de l'Etat dans lequel l'accident s'est produit.

    Si des comptes doivent être demandés par la suite, c'est à l'Etat qu'ils le seront par le reste de la communauté internationale. Alors, y compris en présence de "contrats public-privé", l'Etat ne doit pas seulement être un actionnaire de référence ou principal de l'opérateur nucléaire. Il doit en être l'actionnaire majoritaire.

    Oui, ne nous cachons pas derrière les mots, il est impératif qu'en France, deuxième plus grand parc de centrales nucléaires au monde derrière les Etats-Unis, la construction et la gestion de ces centrales soient re-nationalisées.

    Voici ce qui devrait être une règle de nationalisation :

    Quel que soit le secteur d'activité, si les conséquences d'une crise dans l'un des établissements d'un opérateur privé doivent dépasser les frontières géographiques du pays ou les capacités économiques et financières de l'opérateur concerné, alors le gestionnaire direct ne peut et ne doit être que celui qui sera "in fine" tenu responsable : l'Etat.