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  • Dis, c'est quoi un canton ? — Réponse large à une question simple

     

    L'actualité internationale — principalement les dramatiques événements du Japon et l'intervention en Libye — a occulté totalement la campagne et les résultats du premier tour de l'élection des Conseillers Généraux dans les cantons renouvelables.

    Cela est dû au poids de cette actualité, mais aussi à l'incompréhension que nos concitoyens-électeurs ont de ce qu'est un Conseil Général et de ses attributions. Je ne peux leur donner tort car entre un Préfet de la République, représentant direct de l'Etat dans son Département, subordonné au Ministre de l'Intérieur, et des élus renouvelés par tranche lors d'élections locales déconnectées des préoccupations majeures nationales du moment, il est très difficile de répondre à la question candide, titre de cet article.

    Certes les Conseils Généraux sont utiles pour la gestion décentralisée — comprenez au plus près des citoyens — des fonds concernant entre autres les collèges, les routes départementales (la majorité depuis qu'il n'y a plus de nationales !), les subventions diverses aux crèches et familles, les subventions (électoralistes ?) à des associations locales. Toutefois, lorsque le contribuable reçoit ses avis d'imposition aux titres des taxes d'habitation ou foncière, leur "utilité" prend une autre dimension, celle des augmentations inconsidérées en moyenne 4 à 5 fois l'inflation !

    La Gauche et les médias s'empressent de dresser la cartographie politique de ces Conseils Généraux en montrant à l'envi que tout n'est pas "de droite" dans notre pays, entendez que grâce à ces Conseils Généraux et également Régionaux, la Droite égoïste et inégalitaire ne gère pas tous les pans de notre société et que grâce à leur "solidarité généreuse" ces bastions de la Gauche redistribuent des richesses vers les plus pauvres.

    Mais cette posture généreuse est fallacieuse. En finances publiques, on ne peut redistribuer que ce que l'on a prélevé sous forme de taxes et impôts, sauf à créer un déficit..., ce qui n'est pas admis pour les budgets départementaux ou régionaux.

    Or dans un système de taxation ou d'imposition, il est toujours plus efficace d'élargir l'assiette (le nombre de personnes assujetties) que d'augmenter les taux (le montant de l'assujettissement). En fait, les Conseils Généraux et Régionaux jouent sur les deux tableaux : ils augmentent les taux, de 4 à 5 fois l'inflation comme dit précédemment, et ils baissent les seuils d'exonération de manière à toucher le plus possible de foyers de contribuables, donc dans les classes moyennes... On se souvient de la sortie de François Hollande sur les "riches".

    Ainsi donc, les élections cantonales ont peu motivé nos électeurs comme le publie 20 minutes.fr pour les résultats du premier tour : 55,2% d'abstention ! Avec un tel record d'abstention couplé avec le fait que ces élections sont strictement locales et de plus partielles, puisque seul 1/3 environ des sièges de conseillers généraux étaient à pourvoir, il serait très hasardeux d'en déduire des tendances nationales. C'est un premier enseignement.

    Toutefois, la poussée du FN ne doit pas être occultée. Deux positions semblent voir le jour au sein de l'exécutif : celle de Nicolas Sarkozy qui ne veut pas d'un "front républicain" contre le FN et celle de François Fillon qui au contraire le recommande.

    Le deuxième enseignement que j'en tire est que la position de François Fillon est suicidaire pour la Droite. En prenant une telle position, il prolonge le piège tendu par François Mitterrand quand il avait permis l'élection de députés du FN à l'Assemblée Nationale à l'occasion d'un scrutin à la proportionnelle.

    Depuis le retour aux scrutins de type majoritaires à deux tours, la Gauche pousse des cris d'orfraie lorsqu'un candidat FN est en mesure de se maintenir et que la Droite culpabilisée (par quoi ?) refuse de se plier à une pseudo règle "républicaine".

    Tout d'abord, il serait au minimum sain que la Droite exige la même réciprocité de la Gauche lorsqu'un candidat communiste ou de l'extrême gauche est présent au second tour. Pour mémoire, le Livre noir du communisme attribue au "communisme" en général plus de 80 millions de morts dans le monde ! Une paille qui vaut bien des poutres...

    Mais surtout, qu'est-ce qui fonde cette "règle républicaine" ?

    Ou bien un parti, quel qu'il soit — Front National, PC, NPA, LO, LCR, Front de Gauche —, est illégal c'est à dire interdit ou dissous, ou bien il ne l'est pas. 

    S'il l'est, alors il y a "reconstitution de ligue dissoute" et cela tombe sous le coup de la loi.
    S'il ne l'est pas, alors son existence est légale par définition et comme tout parti politique a pour objet de promouvoir ses idées et de faire élire ses candidats, il doit pouvoir le faire au même titre que tous les autres. Si on veut combattre ses propositions, c'est sur le terrain des idées que cela doit se faire, pas sur celui de l'exclusion et de l'ostracisme. 

    Comment justifier que dans une démocratie qui se veut exemplaire, 15 à 20% des électeurs, ceux du FN, soient mis de côté pour raisons "sanitaires". Que je sache, ils sont des citoyens à part entière qui payent leurs impôts et assument leurs devoirs. Ils ont donc en corollaire leurs droits pleins et entiers, à moins que l'on ne veuille les affubler d'une étoile noire qui rappellerait une sinistre période de notre histoire (avec un "h" plus que minuscule).

    Alors de grâce, cessons ces jeux politiciens ! Que les électeurs votent pour des programmes et les candidats de leur choix ! Que les candidats — je pense en particulier à Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2012 — aient un accès équilibré et équitable aux médias nationaux aux heures de grande écoute ! Les électeurs français ne sont pas des enfants, ils sont tout à fait capables de choisir de façon éclairée entre les programmes, ils sont même plus "adultes" que les politiques ne le croient, comme le prouve le regain de popularité de Marine Le Pen par comparaison avec son père qui n'est dû qu'aux positions plus modérées de celle-là par rapport à celles plus outrancières de celui-ci.

    Il ne s'agit pas d'anticiper des alliances contre nature, il ne s'agit pas d'intégrer, de dissoudre, de digérer des valeurs qui ne sont pas les nôtres !

    Il s'agit simplement de dénoncer le totalitarisme intellectuel de la Gauche ; il s'agit simplement de contrer la police de la pensée de gauche ; il s'agit de nous libérer de la dictature de la pensée unique qui est toujours orientée dans le même sens par les médias acquis à la Gauche.

    A une époque où des femmes et des hommes meurent pour simplement avoir le droit de décider de la politique et des dirigeants de leurs destins, il est tout simplement indécent, indigne et lâche de constater un taux d'abstention de plus de 55% et de tolérer quelque main-mise que ce soit sur les processus électoraux démocratiques garantis par notre Constitution !

     

  • MPF où vas-tu?

    Récemment, Patrick GAMACHE, le président de la fédération de l'Essonne du Mouvement Pour la France de Philippe de VILLIERS a publié une lettre de protestation. Le sujet de ce mécontentement? Le traitement hautain et méprisant que l'UMP a réservé aux candidats du MPF sur les listes "d'union" lors des élections régionales.

    Certains pourraient se demander: "Pouvait-il en être autrement venant de l'UMP?" D'autres, dont je fais partie, diront simplement: "Quelle que soit l'attitude de l'UMP, le problème est né de la position de Ph. de VILLIERS. La coquille MPF ne peut que se vider de sa substance, la seule inconnue est de savoir dans quel délai. Où peuvent donc se tourner les adhérents sincères déçus par M. de VILLIERS?"

    A la seconde question je répondrai que le seul parti avec lequel ils ont plus d'affinités que de divergences est Debout La République de Nicolas DUPONT-AIGNAN. Evidemment je prêche pour ma paroisse. Dans mon billet de présentation "A propos", j'ai décrit mon parcours du M.P.F. à D.L.R. Les adhérents du MPF, tout comme leurs électeurs d'ailleurs, se répartiront en groupes vraisemblablement forts inégaux en nombre.

    Une fois ôtés ceux qui jureront qu'on ne les y reprendra plus et décideront de s'abstenir à l'avenir et ceux qui penseront qu'il sera plus efficace de rester à l'UMP – j'estime ce groupe à 10% de l'effectif total – un bon tiers du solde devrait rejoindre ou être sympathisant de D.L.R.

    Je pense qu'une part très importante des 60% restants rejoindra (retournera vers?) le F.N. "nouvelle version" de Marine LE PEN, disons 20% de l'effectif total de départ. Il sera très difficile de les attirer car les discours mesurés de NDA ne sont pas de leur goût et ils sont ceux qui apprécient les discours "musclés". Je les qualifierais de "protestataires des protestataires". Au MPF pour protester contre la politique et l'attitude de J-M. LE PEN puis retournant au FN pour protester contre celle de Ph. de VILLIERS, ils peuvent aussi bien basculer d'un coup vers l'extrême-gauche du NPA ou du Front de Gauche.

    La "répartition" des 40% restants me semble très délicate à anticiper et très "volatile". Nul doute que les discours écologistes les toucheront, mais quelle proportion sera rebutée par leur positionnement politique systématiquement "à gauche"? Des mouvements écologistes non étiquetés politiquement les attireraient sûrement, mais ils sont presque inexistants à l'image de la liste "Alliance Ecologiste Indépendante" de M. J-M. GOVERNATORI qui réalise 1,40% en IdF.

    Que fera l'électorat "catholique" qui n'aura pas accepté le mépris de l'UMP? Il n'y a pas de "parti catholique" et "La liste chrétienne" de M. Axel de BOER" fait 0,85% et n'a pas procédé à l'affichage de ses panneaux électoraux. Certains seront tentés par les listes "Centre-Modem". Mais, avec 4,20% au niveau national, le MODEM fait à peine mieux que D.L.R. en Île-de-France. Malgré la manne financière de l'Etat dont il dispose du fait de ses résultats antérieurs aux Législatives de 2007 (les élus qui l'ont quitté pour créer le "Nouveau Centre" n'ont pas emporté avec eux les subventions d'Etat), ce mouvement est en voie de "localisation". Il ne sera bientôt plus capable que de présenter des "figures" locales ici ou là. Pas de quoi attirer les déçus d'autres bords.

    Le MRC de Jean-Pierre CHEVENEMENT pourrait capter ceux qui sont ouvriers ou employés voire les cadres moyens, mais pas ceux qui tiennent à la reconnaissance de leur engagement religieux. Et ce ne sont pas les partis restants (NPA, LO, Front de Gauche) qui me paraissent devoir les motiver de façon conséquente.

    Ainsi, les propositions et le discours des prochaines semaines de DLR sera fondamental pour attirer des électeurs souvent fidèles, des adhérents convaincus et aussi des militants dévoués et disponibles – je le sais pour les avoir fréquentés – ne serait-ce qu'en Île-de-France. Il est certain que Ph. de VILLIERS tentera de conserver une autonomie de présentation de candidats aux Législatives de 2012 dans ses fiefs locaux pour s'assurer une base de financement. Si l'on regarde ses résultats au plan national, sur 10 élus, 6 viennent du "Grand-Ouest", Pays de la Loire et Poitou-Charentes, 1 est le numéro deux de son parti en la personne de Patrick LOUIS en Rhône-Alpes et les 3 derniers sont des figures strictement locales en PACA, Picardie et Midi-Pyrénées.

    Cela veut dire que dans toutes les autres régions les militants, adhérents, sympathisants et électeurs du MPF seront orphelins!

    Bien plus qu'avec le CNI, surtout au vu des résultats sur Paris et dans les Yvelines, il y a là une force non négligeable à laquelle il faut parler. Si l'on est capable d'agréger des soutiens allant du CNI ou du RIF au MRC, on ne me dira pas qu'on n'est pas capable de parler à ceux du MPF. J'ai pour ma part pris avant le premier tour une initiative en ce sens. Leur réponse n'est pas fermée. Elle demande seulement d'attendre une clarification au niveau national de leur mouvement.

    Cela confirme que ce n'est qu'une question de temps... Cela ne veut pas dire qu'il nous faille attendre passivement... La situation demande que nous soyons tous acteurs de nos destins.