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Economie - Page 4

  • Colbert & Mazarin

    Voici la reproduction d'une conversation attribuée à Colbert et à Mazarin. Pas une ride en 400 ans !

    Colbert & Mazarin

  • Quelle démonstration ?

    Par delà le caractère prétendument démocratique et "citoyen" de la primaire du Parti Socialiste, il faut tout d'abord rappeler que ce scrutin n'a aucun fondement constitutionnel et qu'en matière d'élections, notamment à visées présidentielles, ce que la Constitution n'a pas prévu n'a de valeur qu'informative.

    C'est donc un grand sondage de ses troupes au sens large que le PS s'est offert. Son mérite est d'avoir produit des chiffres bruts, non pondérés selon le langage des instituts de sondage lesquels sont à la politique ce que les agences de notation sont à la finance.

    Il y a donc eu hier un échantillon de 2,5 millions de personnes qui ont bien voulu répondre à la question unique posée : quelle personne vous paraît être le (la) meilleur(e) candidat(e) de notre parti politique pour solliciter les suffrages des citoyens lors de l'élection présidentielle de 2012 ?

    2,5 millions de votants sur un total des inscrits sur les listes électorales en 2007 de 44,5 millions (ils sont certainement aujourd'hui au moins 46 millions), cela représente un taux de participation de 5,62% !

    Et si l'on considère que seule une moitié du corps électoral était idéologiquement conviée à s'exprimer, alors que le PS lui-même indiquait que "tout le monde peut voter", le taux de participation "grimpe" à 11,24% soit environ 2% par candidat. C'est peu.

    Autrement dit, il y a eu une abstention de 88,76% ! C'est beaucoup.

    Cela devrait permettre de relativiser quelque peu le scrutin d'hier. Prenons-le donc pour ce qu'il a toujours été et est encore pour quinze jours : une formidablement habile campagne de communication, doublée d'un entraînement et d'une répétition grandeur nature. Habile et totalitaire grâce à la complicité de l'ensemble des medias.

    On attend maintenant la comptabilisation de tous les temps de parole puis la compensation par le CSA afin de rétablir l'équité entre tous les candidats déclarés à l'élection présidentielle de 2012.

    Les deux personnalités arrivées en tête de la consultation d'hier, François Hollande avec environ 39% des bulletins et Martine Aubry-Brochen avec environ 31%, n'ont donc recueilli que respectivement 2,19% et 1,74% des électeurs inscrits sur les listes électorales françaises (4,38% et 3,48% si on pondère du fait de l'adhésion à la "charte"). Je n'ai pas pris en compte les mineurs et/ou les étrangers membres du PS ou du MJS pouvant voter, n'ayant pas accès à ces chiffres.

    Il faut donc relativiser fortement le résultat du scrutin d'hier et par anticipation celui de leur deuxième tour, mais ce serait une erreur majeure de ne pas tenir compte des attentes exprimées par 2,5 millions de personnes.

    Les partisans de J.M. Baylet devraient pouvoir se retrouver dans les propositions du candidat du Centre, s'il s'en trouve un qui soit autorisé par le château.

    Ceux de M. Valls, même si cela les surprend, devraient regarder attentivement les propositions de l'UMP mais aussi de Debout La République.

    Ceux de Mmes Royal et Aubry-Brochen et de M. Hollande auront leur candidat en 2012, les oppositions et "coups de gueule" n'étant que de façade.

    Enfin, ceux de A. Montebourg devraient regarder de près les propositions de Nicolas Dupont-Aignan (J.P. Chevènement ne sera pas candidat). Nombre d'entre eux y retrouveront les thèmes qui leur sont chers, les autres étant vraisemblablement tournés vers J.L. Mélenchon.

    Les soutiens de A. Montebourg et de M. Valls ont exprimé vouloir un renouveau de la classe politique, leurs candidats sont plus jeunes.

    Le concept de la "démondialisation" de A. Montebourg montre la compréhension que l'euro-fédéralisme béat et le mondialisme débridé ne peuvent que détruire les emplois en France, favoriser le capitalisme financier le plus sauvage et donc à terme, loin de faire le bonheur des hommes, sur le terreau de la pauvreté et des inégalités permettre la résurgence des haines et des guerres. Espérons que les partisans de A. Montebourg seront cohérents avec leurs attentes et qu'ils sauront se libérer de la tutelle idéologique des "éléphants du PS" en répondant de façon positive à l'appel de Nicolas Dupont-Aignan.

  • La bonne idée de l'été

    C'est donc la dernière idée à la mode: réduire la dette des pays industrialisés par une contribution exceptionnelle des plus riches!

    De Joseph Stiglitz, Warren Buffett à Maurice Lévy en passant par Pierre Bergé, les grands théoriciens viennent de trouver la solution miracle. Après tout pourquoi pas? Mais pour moi, quelques questions se posent.

    Tout d'abord, il faudra bien déterminer la limite qui permet de qualifier un individu de "plus riche". On est toujours plus riche que certains, mais à l'évidence aussi bien moins riche que d'autres. La sortie, voici quelques temps, du couple Hollande/Royal sur les riches — que monsieur n'aimait pas si ma mémoire est bonne — avait un temps placé la barre à un revenu mensuel de trois ou quatre mille euros. Déjà, la fourchette donnait une marge de 25%, une paille!

    Ensuite, il faudra bien trouver des explications pour faire comprendre à tous, riches et moins riches, que le système fiscal actuel est juste et équitable. Ca va être dur puisque certains ont continué à s'enrichir tandis que d'autres s'appauvrissaient.
    Aux Etats-Unis, que nombre de nos concitoyens considèrent comme un pays sauvage où la solidarité est inexistante, je veux bien croire que l'explication pourrait trouver corps.
    Mais en France, pays de l'égalité républicaine, comment faire passer la pilule? Car toutes ces "contributions exceptionnelles" se sont inscrites dans la durée. Pour un motif de logique pure: si l'on peut mettre en place une contribution exceptionnelle visant une tranche "aisée" de la population, c'est nécessairement que le système antérieur était insuffisamment… égalitaire. Pourquoi donc se limiter dans le temps et ne pas maintenir cette charge fiscale? On passe ainsi de la notion de complémentaire ponctuel à celle de supplémentaire permanent.

    De plus, comme le dit Joseph Stiglitz dans son article dans Le Monde, il faudrait que les Etats se lancent dans des investissements "à hauts rendements" vers les entreprises créatrices d'emploi, les PME. Mais monsieur Stiglitz est américain et en Amérique, le Parlement, composé de la Chambre des Représentants et du Sénat, est toujours très actif dans son rôle de contrôle des dépenses de l'Etat Fédéral.
    En France, ce n'est pas du tout la même chose. Entre la gauche qui vote toujours plus de dépenses d'Etat et prône la diminution du chômage par l'augmentation du nombre des fonctionnaires et la droite qui a le petit doigt sur la couture du pantalon et ne remet jamais en cause les choix économiques et budgétaires, oubliant ainsi les promesses faites aux électeurs, nous sommes fondés à mettre en doute la volonté du gouvernement de résister à la tentation d'utiliser cette "contribution miracle" pour créer encore plus de dette au lieu de la résorber.

    Mais ce qui me gêne au plus haut point, c'est que cette idée même de contribution exceptionnelle est une recette de cuisine conjoncturelle.

    Or, ce qui bloque toute croissance, ce qui détruit tant d'emplois au lieu d'en créer, ce qui fait que les bonus des "traders" sont revenus à leur niveaux d'antan, ce qui fait que les banques "se gavent" — pardonnez-moi la vulgarité du propos — sur les fonds publics, ce sont des causes structurelles:

    • insuffisance de protection vis-à-vis des états esclavagistes modernes (TVA sociale ou équivalent), 
    • monnaie unique fédérale sur un modèle économique qui ne convient pas à 90% des pays de la zone (Euro), 
    • absence de taxe régulatrice des transactions spéculatives en allers-retours (taxe "Tobin"), 
    • absence de protection de produits qui devraient bénéficier d'une exception à l'OMC (agriculture et pêche), 
    • insuffisance de contrôle efficace de l'Etat sur le système bancaire et financier (nationalisation d'une banque), 
    • absence d'efficacité démocratique pour les plus hautes instances non élues de l'Union Européenne (Commission Européenne et son "président", Eurogroupe et son "autre président", Banque Centrale Européenne, Cour de Justice Européenne).
    Alors je n'ai aucun doute, cette "excellente idée de l'été" sera mise en application prochainement. Et vous verrez que nombre de contribuables seront étonnés d'être considérés comme "plus riches". Je ne serai pas surpris que les classes moyennes en prennent encore un coup sur la tête.

    Je n'ai pas confiance. Ni en ceux qui, chez nous trouvent l'idée bonne, ni en ceux qui au gouvernement nous promettront que ce sera un "one shot", ni en ceux qui au Parlement — Députés et Sénateurs confondus — devraient nous garantir nous les citoyens qui leur donnons le mandat de nous représenter. Il faut dire qu'après le Congrès des mêmes députés et sénateurs qui a validé le Traité sur la Constitution Européenne que nous, électeurs, avions refusé en 2005 par un vote sans ambiguïté, nous sommes fondés à ne plus avoir confiance.

    En 2012, il faudra vraiment qu'il y ait un grand coup de balai pour nous donner des représentants qui restaurent la confiance et nous donnent foi en l'avenir.