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parlement

  • Fracture représentative

     

    La fracture représentative

     

     Dans un article fort bien documenté, le journaliste Laurent de Boissieu analyse le décalage, graphiques à l’appui, entre les adhérents de base de l’UMP et les instances supérieures du parti : ici.

     Il reprend en substance la constatation faite par certains à l’UMP qui affirment que la scission est plus entre « la base de l’UMP et sa représentation parlementaire qu’entre Copé et Fillon ».

     Et cette analyse nous fait étrangement penser aux faux clivages droite-gauche ou UMP-PS que nous offre la représentation nationale à longueur de temps. L’exemple le plus criant en est évidemment le référendum de 2005 où près de 55% des électeurs avaient dit NON à un texte que les députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles deux ans plus tard ont approuvé à près de 80%  sans que des modifications majeures y aient été apportées.

     La constitution de la Vème république a limité le régime des partis grâce au scrutin majoritaire, mais on a aboutit à un bipartisme excessif qui instaure de fait un régime de parti unique (l’UMP ou le PS) au gré de fausses alternances. Nicolas DUPONT-AIGNAN l’a, en son temps lors de l’élection présidentielle, dénoncé en évoquant « le pansement rose ou le pansement bleu sur la jambe de bois… ».

     La fracture représentative est aussi visible par la progression scrutin après scrutin des chiffres de l’abstention et des votes blancs ou nuls.

     Comment pourrait-il en être autrement quand l’État abandonne toujours plus de compétences aux « autorités » non-élues de Bruxelles, notamment la Commission européenne dans cette fuite en avant vers le supposé Éden fédéral ?

     Mais les faits sont têtus. Et les oppositions de façade, les rodomontades verbales fussent-elles ministérielles, les harangues enflammées d’un tribun rouge sang sur la place de la Bastille ou les pleurs de syndicalistes sincères mais qui soutiennent ce système établi n’y changeront rien !

     Tant que la relocalisation du pouvoir politique à l’intérieur de l’hexagone entre les mains et dans les cerveaux insoumis de véritables mandataires du peuple ne se fera pas, la fracture représentative ne cessera de s’élargir. L’actuelle « représentation parlementaire », hors-sol et endormie dans les ors de la République, ne peut (ne veut) ni entendre ni sentir les grondements de sa base électorale.

     Seul Debout La République a la volonté de s’opposer à l’ogre fédéral qu’est l’actuelle Union Européenne en donnant aux électeurs français des représentants qui réduiront partout cette fracture représentative.

     Ces élus de Debout La République le feront parce qu’ils sont différents. Et paradoxalement, ils sont différents parce que précisément ils sont pareils à tous les Français : les pieds sur terre, les mains au travail et la réalité dans leur tête !

  • La bonne idée de l'été

    C'est donc la dernière idée à la mode: réduire la dette des pays industrialisés par une contribution exceptionnelle des plus riches!

    De Joseph Stiglitz, Warren Buffett à Maurice Lévy en passant par Pierre Bergé, les grands théoriciens viennent de trouver la solution miracle. Après tout pourquoi pas? Mais pour moi, quelques questions se posent.

    Tout d'abord, il faudra bien déterminer la limite qui permet de qualifier un individu de "plus riche". On est toujours plus riche que certains, mais à l'évidence aussi bien moins riche que d'autres. La sortie, voici quelques temps, du couple Hollande/Royal sur les riches — que monsieur n'aimait pas si ma mémoire est bonne — avait un temps placé la barre à un revenu mensuel de trois ou quatre mille euros. Déjà, la fourchette donnait une marge de 25%, une paille!

    Ensuite, il faudra bien trouver des explications pour faire comprendre à tous, riches et moins riches, que le système fiscal actuel est juste et équitable. Ca va être dur puisque certains ont continué à s'enrichir tandis que d'autres s'appauvrissaient.
    Aux Etats-Unis, que nombre de nos concitoyens considèrent comme un pays sauvage où la solidarité est inexistante, je veux bien croire que l'explication pourrait trouver corps.
    Mais en France, pays de l'égalité républicaine, comment faire passer la pilule? Car toutes ces "contributions exceptionnelles" se sont inscrites dans la durée. Pour un motif de logique pure: si l'on peut mettre en place une contribution exceptionnelle visant une tranche "aisée" de la population, c'est nécessairement que le système antérieur était insuffisamment… égalitaire. Pourquoi donc se limiter dans le temps et ne pas maintenir cette charge fiscale? On passe ainsi de la notion de complémentaire ponctuel à celle de supplémentaire permanent.

    De plus, comme le dit Joseph Stiglitz dans son article dans Le Monde, il faudrait que les Etats se lancent dans des investissements "à hauts rendements" vers les entreprises créatrices d'emploi, les PME. Mais monsieur Stiglitz est américain et en Amérique, le Parlement, composé de la Chambre des Représentants et du Sénat, est toujours très actif dans son rôle de contrôle des dépenses de l'Etat Fédéral.
    En France, ce n'est pas du tout la même chose. Entre la gauche qui vote toujours plus de dépenses d'Etat et prône la diminution du chômage par l'augmentation du nombre des fonctionnaires et la droite qui a le petit doigt sur la couture du pantalon et ne remet jamais en cause les choix économiques et budgétaires, oubliant ainsi les promesses faites aux électeurs, nous sommes fondés à mettre en doute la volonté du gouvernement de résister à la tentation d'utiliser cette "contribution miracle" pour créer encore plus de dette au lieu de la résorber.

    Mais ce qui me gêne au plus haut point, c'est que cette idée même de contribution exceptionnelle est une recette de cuisine conjoncturelle.

    Or, ce qui bloque toute croissance, ce qui détruit tant d'emplois au lieu d'en créer, ce qui fait que les bonus des "traders" sont revenus à leur niveaux d'antan, ce qui fait que les banques "se gavent" — pardonnez-moi la vulgarité du propos — sur les fonds publics, ce sont des causes structurelles:

    • insuffisance de protection vis-à-vis des états esclavagistes modernes (TVA sociale ou équivalent), 
    • monnaie unique fédérale sur un modèle économique qui ne convient pas à 90% des pays de la zone (Euro), 
    • absence de taxe régulatrice des transactions spéculatives en allers-retours (taxe "Tobin"), 
    • absence de protection de produits qui devraient bénéficier d'une exception à l'OMC (agriculture et pêche), 
    • insuffisance de contrôle efficace de l'Etat sur le système bancaire et financier (nationalisation d'une banque), 
    • absence d'efficacité démocratique pour les plus hautes instances non élues de l'Union Européenne (Commission Européenne et son "président", Eurogroupe et son "autre président", Banque Centrale Européenne, Cour de Justice Européenne).
    Alors je n'ai aucun doute, cette "excellente idée de l'été" sera mise en application prochainement. Et vous verrez que nombre de contribuables seront étonnés d'être considérés comme "plus riches". Je ne serai pas surpris que les classes moyennes en prennent encore un coup sur la tête.

    Je n'ai pas confiance. Ni en ceux qui, chez nous trouvent l'idée bonne, ni en ceux qui au gouvernement nous promettront que ce sera un "one shot", ni en ceux qui au Parlement — Députés et Sénateurs confondus — devraient nous garantir nous les citoyens qui leur donnons le mandat de nous représenter. Il faut dire qu'après le Congrès des mêmes députés et sénateurs qui a validé le Traité sur la Constitution Européenne que nous, électeurs, avions refusé en 2005 par un vote sans ambiguïté, nous sommes fondés à ne plus avoir confiance.

    En 2012, il faudra vraiment qu'il y ait un grand coup de balai pour nous donner des représentants qui restaurent la confiance et nous donnent foi en l'avenir.