UA-11645906-3

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dictature - Page 2

  • Droit d'ingérence - L'alibi humanitaire

    Sans mauvais jeu de mots, la Libye du dictateur Kadhafi repose le problème de fond de la légitimité du "droit d'ingérence".

    Déjà lors de la guerre de Yougoslavie, le "bon Dr. Kouchner" avait soutenu puis applaudi des deux mains à l'intervention des forces de l'OTAN sur le territoire souverain de la Serbie dont le Kosovo était une province à part entière. Il avait à cette occasion réalisé le grand écart diplomatique d'affirmer que le Kosovo était partie intégrante de la Serbie (en fait de la République Fédérale de Yougoslavie) mais que celle-ci devait accepter une administration onusienne temporaire et une plus grande "autonomie" de cette province. La résolution 1244 de l'ONU confirme ce grand écart.

    On a vu par la suite ce qu'il en était de l'honnêteté des positions de M. Kouchner et de tous les représentants de l'ONU à l'époque : la Cour Internationale de Justice a rendu un avis consultatif le 22 juillet 2010 qui légitimait la partition du territoire serbe intervenue à la suite de la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo. La France avait reconnu le 18 février 2008 le Kosovo comme nouvel état souverain.

    Avec la résolution n°1973 votée hier, l'ONU renouvelle cette ingérence humanitaire.

    A l'époque de la guerre de Yougoslavie, j'avais envoyé un article (non publié car "politiquement incorrect") aux grands quotidiens nationaux. J'y dénonçais l'interdiction faite à la Serbie de faire régner l'ordre par des opérations de police sur son territoire souverain et de contrer les actions terroristes de subversion menées par l'UPK en rappelant que le Kosovo avait dans un premier temps accepté des réfugiés albanais fuyant la dictature communiste sanglante d'Enver Hojda et les famines à répétitions en Albanie. Puis que dans un second temps, la forte démographie de ces réfugiés albanais avait surpassé celle des serbes de souche.

    Je me demandais ce que nous ferions si le même scénario se produisait en France, en PACA ou dans le Nord-Pas de Calais. Une coalition internationale ne viendrait-elle pas bombarder le pont Alexandre III à Paris ?

    La question se pose à nouveau aujourd'hui avec la Libye. Certes, le dictateur qui la gouverne et son système politique n'est en rien comparable à une démocratie comme la France. Et je serais personnellement satisfait que Kadhafi et sa clique se prenne une déculottée puis soit jugé par son propre pays pour toutes les exactions commises.

    Je n'ai ainsi pas oublié que mon ami Jean-Pierre Hennequin était aux commandes de son DC-10 sur l'UTA 772 quand il a subi la folie meurtrière du despote de Tripoli. 
    Je n'ai pas oublié la tentative de bombardement de la base de N'Djamena au Tchad par un TU 22 "Backfire" parti du sud de la Lybie avec 3 mercenaires à son bord, 2 russes et 1 anglais. Si l'avion n'avait pas été abattu par les défenses anti-aériennes, cela aurait été un carnage parmi nos forces.
    Je n'ai pas oublié les agressions multiples de la Lybie contre le Tchad dans le massif du Tibesti.
    Je n'oublie par l'arrogance du "bédouin Kadhafi" qui a exigé (et hélas obtenu) de pouvoir planter sa tente dans le parc de l'Elysée lors de sa visite officielle.

     

    Mais, si l'on ne respecte pas ou plus le droit souverain des peuples et des nations sur leurs territoires, alors on ouvre une boîte de Pandore : on légitime et sacralise la victoire par avance de tout groupuscule belliqueux déclenchant un conflit asymétrique.

     

    Pire peut-être, on incitera les états à plus de violence, plus de brutalité pour plus de rapidité dans la répression de tout mouvement séditieux afin de ne pas laisser à la communauté internationale le temps de réagir.

    C'est pourquoi je ne suis pas d'accord, malgré des arguments bien compréhensibles, avec David Desgouilles ni avec Laurent Pinsolle qui approuvent la position française et l'opportunisme de Nicolas Sarkozy.

    Alors à quand une intervention de la communauté internationale au Tibet ? — mais il est vrai que la Chine c'est grand, que le Tibet c'est loin et puis que le pétrole s'il y en a est plus profond de 5 à 6000 mètres — A quand cette intervention en Côte d'Ivoire ?

    C'est le deuxième problème global posé par ce droit d'ingérence, comme tout droit il devrait être appliqué partout et à tous de façon identique et audictaturetomatique. En fait, ce droit d'ingérence sonne un peu plus le glas de la souveraineté des nations et nous rapproche chaque jour du "village mondial" si cher au bon Monsieur Kouchner.

    Je vois moi en lieu et place de ce si joli village une horrible dictature planétaire aux mains de trois blocs. George Orwell l'avait pressenti et écrit dans son roman "1984" avec "Estasia, Eurasia et Océania". 

    Je ne sais pas si ce "bon M. Kouchner" a été dans sa jeunesse membre de la mouvance trotskiste, mais en réussissant à faire admettre et appliquer le principe du droit d'ingérence, cela nous rapproche chaque jour un peu plus de l'émergence de la "société idéale" aux mains du "leader idéal" auquel on élèvera une statue en granit de cinquante mètres de haut.

  • Guerre ou Paix (3)

    Le passé sanglant de tous les pays de la "vieille Europe" incite naturellement à être méfiant vis-à-vis des voisins, mais aussi à être engageant sur la voie des traités en tous genres pour tenter de prévenir le retour des atrocités.

    L'objectif premier des SCHUMAN, MONNET, ADENAUER, DE GAULLE était clairement d'amener les anciens belligérants à se parler et à envisager un avenir commun. Peut-on imaginer un seul instant qu'ils auraient tenté cette construction en passant totalement par dessus la volonté des peuples? Bien évidemment, non!

    Il y eut des réticences (le mot est faible) à vaincre et il est certain qu'il n'aurait pas été souhaitable de consulter les peuples à tout bout de champ pour pouvoir dépasser les blocages. Mais, de là à nier la réalité d'un vote négatif (2005), ou à faire voter jusqu'à l'obtention du résultat désiré (Danemark, Irlande), il y a un pas énorme: celui du "déni de démocratie". C'est-à-dire la version "soft" de la dictature.

     

    L'erreur tactique

    Les "apprentis-sorciers" de la construction démesurée de l'Europe — le 1er mai 2004 10 nouveaux pays rejoignent l'U.E., soit tout de même une augmentation des 2/3, 66,6% d'un seul coup, on n'a vraiment peur de rien ! — dans leur désir fou d'atteindre une taille critique soit en nombre d'états, soit en nombre d'habitants, soit les deux, sont lancés dans la course à la croissance. Leur postulat de base est le suivant: l'Union Européenne, sa zone Euro, son espace Schengen, constituent les fondations solides sur lesquelles toute construction peut désormais être réalisée. Le poids économique des nations antérieures, la stabilité et le niveau élevé de la monnaie unique, la liberté de circulation de nombreux citoyens européens sont des valeurs sûres que rien ni personne ne peut contester. Tout pays candidat, une fois agréé par les autres en vertu du respect des critères, peut être agrégé sans problème.

    La tactique imparable (?) de la nouvelle Europe est la suivante: au contraire des autres fédérations, que nous avons mentionnées dans notre précédent article, nul besoin de guerre pour qu'un "état phare" prenne la direction de l'entreprise, il suffit d'adhérer à un traité; nul besoin pour un état d'imposer sa monnaie comme référence, l'Euro, monnaie unique, est déjà créé et il suffit de respecter des critères d'admission pour pouvoir l'adopter.

    C'est donc une création fédérale inversée que les sorciers nous ont concoctée: les critères de convergence, la monnaie unique, la stabilité des comptes publics sont le ciment de la fédération nouvelle. Pas de guerre originelle, pas d'uniformisation obligatoire des cultures, pas de massacre ethnique des vaincus par le vainqueur ni d'obligations religieuses, pas de revendication territoriale, pas d'élimination forcée de la monnaie d'origine: un vrai paradis car au lieu de ces horreurs, l'Euro et les directives européennes de Bruxelles sont les deux piliers de l'Harmonie. Au contraire de la construction naturelle d'une fédération "normale", au lieu d'en être l'émanation la monnaie unique européenne, son "bébé", en est la matrice.

    On constate tous les jours une conséquence inattendue mais pourtant inévitable de cette "construction inversée": l'inflation des notices d'emploi et des mentions légales. Pour chaque bien de consommation de quelque importance, le mode d'emploi et la garantie sont maintenant déclinés en 27 langues! N'ayant pas été construite comme une fédération "normale", la Babel européenne est incapable de trancher sur sa langue officielle. Or une langue officielle unique est un ciment fort, systématiquement présent dans toutes les constructions fédérales actuelles ou passées!
    Avoir autant de langues nationales que de pays membres n'est qu'un inconvénient mineur pour le commerce et les consommateurs, c'est pourtant l'expression criante de l'impasse de l'intégration fédérale européenne.

     

    La catastrophe stratégique

    Oui, mais voilà, les faits sont têtus! Et si toutes les autres fédérations qui ont vu le jour sur notre planète se sont créées "dans l'autre sens", ce n'est peut-être pas pour assouvir la soif sanguinaire de leurs promoteurs. Il y a peut-être un sens "naturel", obligatoire, à la création socio-politique? Et alors, il est logique de penser que la création européenne actuelle est "anti-naturelle", utopique, un non-sens socio-politique?

    Si tel est le cas, comment les brillants concepteurs du monstre européen n'ont-ils pas vu que leur créature allait développer des tares?

    Je ne ferai pas ici de procès d'intention aux Etats dont l'atlantisme est bien connu et qui de toutes façons tireront leurs marrons du feu puisqu'ils ont deux fers dedans. Dans ce groupe des "Etats atlantistes", il y a des membres fondateurs de la construction européenne, des membres anciens et même un petit nouveau qui s'est empressé d'acheter des avions F16 américains (au lieu d'avions européens — Eurofighter 2000 ou Rafale — équivalents voire meilleurs) le lendemain de l'obtention du rabais de 1 milliard d'Euros qu'il a exigé pour son adhésion.

    A mon avis, il faut chercher la réponse dans le "couple Franco-Allemand". Quand la France a accepté le paquet — Traité de Maastricht, création de l'Euro-Mark et mandat unique de la BCE installée physiquement à Francfort —, personne n'a expliqué aux citoyens français ce qu'ils acceptaient: un modèle de fonctionnement économique allemand.

    Ce n'était pas forcément visible puisqu'avec le niveau du dollar de l'époque, avec une croissance très correcte des pays de la zone, avec des bulles spéculatives, la zone Euro masquait ses tares structurelles et donnait l'illusion de la stabilité et de la prospérité. La conséquence sur la monnaie unique était immédiate et celle-ci s'appréciait fortement par rapport à toutes les monnaies de la planète. Le rêve semblait en voie de se réaliser: l'Euro serait LA monnaie de référence et supplanterait le Dollar comme seule devise de règlement international.

    La France de 1999 à 2002, du traité de Maastricht à la mise en circulation de l'Euro, a avalé toutes les couleuvres allemandes car cela la maintenait dans une double illusion, celle d'une puissance économique équivalente à l'Allemagne et d'un partenaire traitant d'égal à égal avec elle. En réalité, son modèle social, ses lourdeurs administratives et son inertie à la réforme traçaient déjà la route des délocalisations et de l'explosion du chômage. Loin d'être un partenaire en plein, elle n'est alors déjà qu'un vassal consentant qui masque ses faiblesses structurelles par des subventions conjoncturelles.

    L'Allemagne elle, dans le même temps, était capable de mettre en place la TVA sociale améliorant encore sa balance commerciale directe hors zone Euro et son niveau d'endettement, cela lui assurant discrètement mais sûrement la prééminence en Europe.

  • Le poisson a-t-il une tête? Oui... hélas?

    Pourquoi une telle question saugrenue? Parce qu'un dicton populaire affirme que c'est par là qu'il commence à pourrir...

    Deux valeurs essentielles sous-tendent l'évolution de l'Humanité: l'Ethique et l'Exemplarité. Et bien souvent, c'est par défaut de l'un et/ou de l'autre que les régressions surviennent, avec leur lot de souffrance.

    Pour ce qui est de l'Ethique, à mon sens, il n'est pas nécessaire de disserter dessus car sa place est évidente.

    Pour ce qui est de l'Exemplarité, c'est moins évident et nombreux sont ceux qui croient qu'en ce domaine des faiblesses sont acceptables, du moins tolérables. Mon propos est de montrer que cela ne l'est pas.

    En toutes circonstances, un chef se doit d'être exemplaire. Plus facile à dire qu'à faire, d'autant qu'à quelque niveau que ce soit, nous sommes tous "chefs de certains" et "subordonnés d'autres". La base du respect des commandements, instructions et directives d'une hiérarchie est son exemplarité. Comment en effet exiger plus de ses subordonnés que de soi-même? Par mimétisme, le responsable sera copié, en bien ou en mal; son attitude est primordiale et sera toujours examinée à la loupe. D'autant plus finement que les responsabilités seront plus grandes.

    Nombreux sont les pays dans lesquels la corruption fait rage et ces pays ont toujours à leur tête des hommes eux-mêmes corrompus. L'exemplarité mais pas dans le bon sens! Dans ces pays, peu importe de savoir ce qui a prévalu, la corruption généralisée parce que le "leader" était corrompu ou bien l'inverse. Ce qui compte c'est de réaliser que le pays concerné ne pourra s'en sortir que si la totalité de la structure dirigeante est vertueuse à commencer par le chef de l'état lui-même. Dans le cas contraire, l'instabilité et la déchéance sont assurées.

    La chute des empires est un autre exemple. Ils disparaissent soit par la faiblesse (physique, doutes sur la "divinité") de leur "empereur" qui permet aux ennemis de vaincre (empires Amérindiens par exemple), soit par son absence de moralité, le peuple n'ayant plus alors de perspectives d'avenir, tout étant basé sur la recherche du plaisir immédiat au mépris de la souffrance et de la vie d'autrui, seule s'appliquant la loi du plus fort (décadence de l'Empire Romain).

    Les dictatures de droite ou de gauche n'échappent pas à la règle. Puisqu'elles concentrent la totalité des pouvoirs entre les mains du dictateur et de ses proches, leur manque d'éthique et d'exemplarité conduit le système à sa perte. On ne pourra que s'en réjouir, la seule inconnue étant le temps nécessaire à cet échec annoncé.

    On pourrait croire qu'un système politique fondé sur l'absence de chef serait la réponse. Il n'en est rien car ce type "d'inorganisation politique volontaire" est forcément violent et c'est la loi du plus fort qui s'exerce. On se retrouve alors dans la situation précédente, celle de la dictature.

    Dans les communautés spirituelles enfin, les exemples de défaut d'exemplarité sont légion. Les sectes sont très fréquemment le théâtre d'exactions dégradantes au nom de la prétendue "divinité" du gourou. Aujourd'hui, les actes de pédophilie commis par des prêtres responsables de communautés d'enfants sont une autre facette, insupportable, de ce manque d'exemplarité et d'éthique. Le manque de réactivité et de fermeté de leurs responsables accroit encore plus le malaise. Sans pour autant aller jusqu'à la dénonciation en place publique par leurs supérieurs, ces derniers auraient du priver rapidement les prêtres fautifs de leurs responsabilités et les éloigner de leurs victimes. Pour n'avoir pas eu ce courage exemplaire, c'est l'église catholique dans sont ensemble qui est entachée.

    Le même type de raisonnement concernant l'exemplarité s'applique aux systèmes éducatifs (familles, institutions) et pas seulement depuis peu. En effet, Platon disait:
    "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
    lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
    lorsque les Maîtres tremblent devant les élèves et préfèrent les flatter,
    lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne voient plus au dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
    alors en toute jeunesse et en toute beauté c'est le début de la tyrannie.
    "
    Rien de nouveau donc en 2010, et c'est toujours aux pères qu'il revient de faire preuve d'autorité et de fermeté mais surtout d'exemplarité. Quand aux Maîtres, il est grand temps qu'ils cessent leur double langage. D'un côté véhiculer les méthodes les plus progressistes et de l'autre dénoncer les agressions dont ils sont victimes en se mettant en grève, sans jamais remettre en cause leur système éducatif doctrinaire qui est la cause de leur perte d'autorité.

    Le seul système politique qui permet, à mon sens, le développement harmonieux de l'Humanité est certainement un système démocratique assurant une séparation des pouvoirs et un contrôle serré de ceux-ci par le peuple grâce à l'indépendance des élus, grâce à des consultations fréquentes et surtout en veillant à ce qu'aucun des pouvoirs n'échappe à la surveillance.

    En France, le pouvoir législatif est contrôlé par le peuple lors des élections législatives; le pouvoir exécutif est contrôlé par le peuple directement lors de l'élection présidentielle pour ce qui concerne le Président et indirectement par les représentants du peuple pour ce qui concerne le gouvernement, ses préfets et ses administrations; seul le pouvoir judiciaire échappe au contrôle du peuple et ce n'est pas, me semble-t-il, une bonne chose. Le contrôle du pouvoir judiciaire par le peuple devrait être effectif, soit directement par l'élection des juges et procureurs (système des Etats-Unis), soit indirectement par l'intermédiaire des représentants du peuple en créant une commission parlementaire composée d'élus des chambres haute et basse du Parlement.