UA-11645906-3

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le poisson a-t-il une tête? Oui... hélas?

Pourquoi une telle question saugrenue? Parce qu'un dicton populaire affirme que c'est par là qu'il commence à pourrir...

Deux valeurs essentielles sous-tendent l'évolution de l'Humanité: l'Ethique et l'Exemplarité. Et bien souvent, c'est par défaut de l'un et/ou de l'autre que les régressions surviennent, avec leur lot de souffrance.

Pour ce qui est de l'Ethique, à mon sens, il n'est pas nécessaire de disserter dessus car sa place est évidente.

Pour ce qui est de l'Exemplarité, c'est moins évident et nombreux sont ceux qui croient qu'en ce domaine des faiblesses sont acceptables, du moins tolérables. Mon propos est de montrer que cela ne l'est pas.

En toutes circonstances, un chef se doit d'être exemplaire. Plus facile à dire qu'à faire, d'autant qu'à quelque niveau que ce soit, nous sommes tous "chefs de certains" et "subordonnés d'autres". La base du respect des commandements, instructions et directives d'une hiérarchie est son exemplarité. Comment en effet exiger plus de ses subordonnés que de soi-même? Par mimétisme, le responsable sera copié, en bien ou en mal; son attitude est primordiale et sera toujours examinée à la loupe. D'autant plus finement que les responsabilités seront plus grandes.

Nombreux sont les pays dans lesquels la corruption fait rage et ces pays ont toujours à leur tête des hommes eux-mêmes corrompus. L'exemplarité mais pas dans le bon sens! Dans ces pays, peu importe de savoir ce qui a prévalu, la corruption généralisée parce que le "leader" était corrompu ou bien l'inverse. Ce qui compte c'est de réaliser que le pays concerné ne pourra s'en sortir que si la totalité de la structure dirigeante est vertueuse à commencer par le chef de l'état lui-même. Dans le cas contraire, l'instabilité et la déchéance sont assurées.

La chute des empires est un autre exemple. Ils disparaissent soit par la faiblesse (physique, doutes sur la "divinité") de leur "empereur" qui permet aux ennemis de vaincre (empires Amérindiens par exemple), soit par son absence de moralité, le peuple n'ayant plus alors de perspectives d'avenir, tout étant basé sur la recherche du plaisir immédiat au mépris de la souffrance et de la vie d'autrui, seule s'appliquant la loi du plus fort (décadence de l'Empire Romain).

Les dictatures de droite ou de gauche n'échappent pas à la règle. Puisqu'elles concentrent la totalité des pouvoirs entre les mains du dictateur et de ses proches, leur manque d'éthique et d'exemplarité conduit le système à sa perte. On ne pourra que s'en réjouir, la seule inconnue étant le temps nécessaire à cet échec annoncé.

On pourrait croire qu'un système politique fondé sur l'absence de chef serait la réponse. Il n'en est rien car ce type "d'inorganisation politique volontaire" est forcément violent et c'est la loi du plus fort qui s'exerce. On se retrouve alors dans la situation précédente, celle de la dictature.

Dans les communautés spirituelles enfin, les exemples de défaut d'exemplarité sont légion. Les sectes sont très fréquemment le théâtre d'exactions dégradantes au nom de la prétendue "divinité" du gourou. Aujourd'hui, les actes de pédophilie commis par des prêtres responsables de communautés d'enfants sont une autre facette, insupportable, de ce manque d'exemplarité et d'éthique. Le manque de réactivité et de fermeté de leurs responsables accroit encore plus le malaise. Sans pour autant aller jusqu'à la dénonciation en place publique par leurs supérieurs, ces derniers auraient du priver rapidement les prêtres fautifs de leurs responsabilités et les éloigner de leurs victimes. Pour n'avoir pas eu ce courage exemplaire, c'est l'église catholique dans sont ensemble qui est entachée.

Le même type de raisonnement concernant l'exemplarité s'applique aux systèmes éducatifs (familles, institutions) et pas seulement depuis peu. En effet, Platon disait:
"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
lorsque les Maîtres tremblent devant les élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne voient plus au dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
alors en toute jeunesse et en toute beauté c'est le début de la tyrannie.
"
Rien de nouveau donc en 2010, et c'est toujours aux pères qu'il revient de faire preuve d'autorité et de fermeté mais surtout d'exemplarité. Quand aux Maîtres, il est grand temps qu'ils cessent leur double langage. D'un côté véhiculer les méthodes les plus progressistes et de l'autre dénoncer les agressions dont ils sont victimes en se mettant en grève, sans jamais remettre en cause leur système éducatif doctrinaire qui est la cause de leur perte d'autorité.

Le seul système politique qui permet, à mon sens, le développement harmonieux de l'Humanité est certainement un système démocratique assurant une séparation des pouvoirs et un contrôle serré de ceux-ci par le peuple grâce à l'indépendance des élus, grâce à des consultations fréquentes et surtout en veillant à ce qu'aucun des pouvoirs n'échappe à la surveillance.

En France, le pouvoir législatif est contrôlé par le peuple lors des élections législatives; le pouvoir exécutif est contrôlé par le peuple directement lors de l'élection présidentielle pour ce qui concerne le Président et indirectement par les représentants du peuple pour ce qui concerne le gouvernement, ses préfets et ses administrations; seul le pouvoir judiciaire échappe au contrôle du peuple et ce n'est pas, me semble-t-il, une bonne chose. Le contrôle du pouvoir judiciaire par le peuple devrait être effectif, soit directement par l'élection des juges et procureurs (système des Etats-Unis), soit indirectement par l'intermédiaire des représentants du peuple en créant une commission parlementaire composée d'élus des chambres haute et basse du Parlement.

Les commentaires sont fermés.