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  • Le poisson a-t-il une tête? Oui... hélas?

    Pourquoi une telle question saugrenue? Parce qu'un dicton populaire affirme que c'est par là qu'il commence à pourrir...

    Deux valeurs essentielles sous-tendent l'évolution de l'Humanité: l'Ethique et l'Exemplarité. Et bien souvent, c'est par défaut de l'un et/ou de l'autre que les régressions surviennent, avec leur lot de souffrance.

    Pour ce qui est de l'Ethique, à mon sens, il n'est pas nécessaire de disserter dessus car sa place est évidente.

    Pour ce qui est de l'Exemplarité, c'est moins évident et nombreux sont ceux qui croient qu'en ce domaine des faiblesses sont acceptables, du moins tolérables. Mon propos est de montrer que cela ne l'est pas.

    En toutes circonstances, un chef se doit d'être exemplaire. Plus facile à dire qu'à faire, d'autant qu'à quelque niveau que ce soit, nous sommes tous "chefs de certains" et "subordonnés d'autres". La base du respect des commandements, instructions et directives d'une hiérarchie est son exemplarité. Comment en effet exiger plus de ses subordonnés que de soi-même? Par mimétisme, le responsable sera copié, en bien ou en mal; son attitude est primordiale et sera toujours examinée à la loupe. D'autant plus finement que les responsabilités seront plus grandes.

    Nombreux sont les pays dans lesquels la corruption fait rage et ces pays ont toujours à leur tête des hommes eux-mêmes corrompus. L'exemplarité mais pas dans le bon sens! Dans ces pays, peu importe de savoir ce qui a prévalu, la corruption généralisée parce que le "leader" était corrompu ou bien l'inverse. Ce qui compte c'est de réaliser que le pays concerné ne pourra s'en sortir que si la totalité de la structure dirigeante est vertueuse à commencer par le chef de l'état lui-même. Dans le cas contraire, l'instabilité et la déchéance sont assurées.

    La chute des empires est un autre exemple. Ils disparaissent soit par la faiblesse (physique, doutes sur la "divinité") de leur "empereur" qui permet aux ennemis de vaincre (empires Amérindiens par exemple), soit par son absence de moralité, le peuple n'ayant plus alors de perspectives d'avenir, tout étant basé sur la recherche du plaisir immédiat au mépris de la souffrance et de la vie d'autrui, seule s'appliquant la loi du plus fort (décadence de l'Empire Romain).

    Les dictatures de droite ou de gauche n'échappent pas à la règle. Puisqu'elles concentrent la totalité des pouvoirs entre les mains du dictateur et de ses proches, leur manque d'éthique et d'exemplarité conduit le système à sa perte. On ne pourra que s'en réjouir, la seule inconnue étant le temps nécessaire à cet échec annoncé.

    On pourrait croire qu'un système politique fondé sur l'absence de chef serait la réponse. Il n'en est rien car ce type "d'inorganisation politique volontaire" est forcément violent et c'est la loi du plus fort qui s'exerce. On se retrouve alors dans la situation précédente, celle de la dictature.

    Dans les communautés spirituelles enfin, les exemples de défaut d'exemplarité sont légion. Les sectes sont très fréquemment le théâtre d'exactions dégradantes au nom de la prétendue "divinité" du gourou. Aujourd'hui, les actes de pédophilie commis par des prêtres responsables de communautés d'enfants sont une autre facette, insupportable, de ce manque d'exemplarité et d'éthique. Le manque de réactivité et de fermeté de leurs responsables accroit encore plus le malaise. Sans pour autant aller jusqu'à la dénonciation en place publique par leurs supérieurs, ces derniers auraient du priver rapidement les prêtres fautifs de leurs responsabilités et les éloigner de leurs victimes. Pour n'avoir pas eu ce courage exemplaire, c'est l'église catholique dans sont ensemble qui est entachée.

    Le même type de raisonnement concernant l'exemplarité s'applique aux systèmes éducatifs (familles, institutions) et pas seulement depuis peu. En effet, Platon disait:
    "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
    lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
    lorsque les Maîtres tremblent devant les élèves et préfèrent les flatter,
    lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne voient plus au dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
    alors en toute jeunesse et en toute beauté c'est le début de la tyrannie.
    "
    Rien de nouveau donc en 2010, et c'est toujours aux pères qu'il revient de faire preuve d'autorité et de fermeté mais surtout d'exemplarité. Quand aux Maîtres, il est grand temps qu'ils cessent leur double langage. D'un côté véhiculer les méthodes les plus progressistes et de l'autre dénoncer les agressions dont ils sont victimes en se mettant en grève, sans jamais remettre en cause leur système éducatif doctrinaire qui est la cause de leur perte d'autorité.

    Le seul système politique qui permet, à mon sens, le développement harmonieux de l'Humanité est certainement un système démocratique assurant une séparation des pouvoirs et un contrôle serré de ceux-ci par le peuple grâce à l'indépendance des élus, grâce à des consultations fréquentes et surtout en veillant à ce qu'aucun des pouvoirs n'échappe à la surveillance.

    En France, le pouvoir législatif est contrôlé par le peuple lors des élections législatives; le pouvoir exécutif est contrôlé par le peuple directement lors de l'élection présidentielle pour ce qui concerne le Président et indirectement par les représentants du peuple pour ce qui concerne le gouvernement, ses préfets et ses administrations; seul le pouvoir judiciaire échappe au contrôle du peuple et ce n'est pas, me semble-t-il, une bonne chose. Le contrôle du pouvoir judiciaire par le peuple devrait être effectif, soit directement par l'élection des juges et procureurs (système des Etats-Unis), soit indirectement par l'intermédiaire des représentants du peuple en créant une commission parlementaire composée d'élus des chambres haute et basse du Parlement.

  • Volcan

    Et voilà, un bébé volcan éternue en Islande et c'est toute l'Europe qui se grippe! La théorie du papillon n'est pas loin. Heureusement que le gros situé juste à côté n'a pas toussé lui aussi.

    Pour ma part, je me suis retrouvé bloqué au Chili cinq jours de plus que la semaine prévue. Oui je sais, il y a pire...
    Cela ne m'a pas permis d'alimenter mon blog comme je l'aurais voulu, rendant plus actuel encore mon billet précédent.

    Cet épisode géologique aura eu à mes yeux deux avantages. Le premier de rappeler à l'Homme sa taille et sa place dans l'ordre des grandeurs de l'Univers. Le second, de montrer une fois encore les limites de l'Europe qu'on nous impose et en l'occurrence des lacunes criantes, liées non pas aux hommes en charge des décisions à tel ou tel poste mais à la structure qui les paralyse.

    Dans un premier temps, l'effondrement du toit de la chambre magmatique a provoqué une explosion et un rejet important de cendres volcaniques dans l'atmosphère. Ces cendres, localisées sous forme de "nuage", sont effectivement très dangereuses pour les avions. Nos procédures imposent le demi-tour immédiat en cas de pénétration dans un tel "nuage". Leurs effets principaux sont de deux ordres:

    • perturbations graves du fonctionnement de tous les moteurs par étouffement, vitrification des parties chaudes (chambre de combustion, turbine HP), obturation des capteurs et donc perte des régulations informatiques par perte d'informations,
    • abrasion très importante des surfaces d'impact des cendres (pare-brise frontaux, bords d'attaque des ailes, bords d'attaque des aubes de compresseur).

    La réaction des autorités européennes de régulation du trafic aérien a été à la mesure du danger: fermeture des espaces aériens touchés. Rien à dire à cela! Le nuage a cheminé dans la circulation générale atmosphérique et s'est délité.

    Dans un deuxième temps, le volcan, après la phase explosive, a poursuivi son éruption en rejetant des quantités de cendres moindres et surtout à des altitudes beaucoup plus faibles.

    Et là, ceux qui avaient pris la décision juste de fermer les espaces aériens ont été incapables de décider de leur réouverture. Sur la foi accordée à un modèle mathématique théorique de positionnement et d'extension du "nuage" de cendres, aucun responsable ne pouvait refermer le parapluie et relancer l'activité aérienne. Il a fallu la pression conjointe des compagnies aériennes et des voyagistes pour que les états décident eux-mêmes des réouvertures. Il a fallu que les opérateurs effectuent eux-mêmes des vols que je ne qualifierai pas d'essai mais de démonstration pour confirmer que le modèle mathématique annonçait des cendres là où il n'y en avait pas! Et je peux vous dire qu'aucune compagnie n'aurait risqué la vie des équipages ainsi que des avions à plus ou moins cent millions de dollars pièce s'il y avait eu des risques. Ces vols n'ont été gréés que pour démontrer à Bruxelles que le trafic pouvait reprendre.

    Une fois encore c'est l'Europe de la contrainte qui a fonctionné. Pas celle de la liberté. Elle s'est empêtrée dans ses lourdeurs bureaucratiques et technocratiques générées par sa structure fédérale. La situation ne s'est débloquée que lorsque les Etats-Nations ont repris l'initiative.

    Si elle veut survivre, c'est à dire à ne pas condamner les pays qui la composent à l'immobilisme et à la glaciation, l'Europe n'a pas d'autre choix que d'évoluer de son fédéralisme paralysant vers une communauté d'états souverains choisissant librement de mettre en commun leurs compétences sur les sujets qui les intéressent.

  • De la difficulté d'être constant

    Ayant ouvert cet espace d'expression à la veille du premier tour des Régionales 2010, je pensais naïvement pouvoir produire tant bien que mal un billet tous les deux ou trois jours. Tant il y a à dire sur les sujets politiques concernant notre beau pays.

    Mais c'était mal connaître la disponibilité que cela demande. Et il me faut reconnaître que mes absences professionnelles plus les décalages horaires me compliquent la tâche.

    De plus, n'étant pas à proprement écrire un "littéraire", il faut aussi dire qu'un blog, que l'on souhaite propre, bien construit et intéressant pour les lecteurs, est un exercice exigeant. Il suppose une qualité d'écriture que je n'ai que difficilement — clarté, concision, précision — et le nombre de mes billets s'en ressent.

    Je demande donc à mes (rares)  ;-) lecteurs de ne pas m'en tenir rigueur. Je ne doute pas d'arriver à un rythme plus régulier prochainement avec de l'entraînement.