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volcan

  • Volcan

    Et voilà, un bébé volcan éternue en Islande et c'est toute l'Europe qui se grippe! La théorie du papillon n'est pas loin. Heureusement que le gros situé juste à côté n'a pas toussé lui aussi.

    Pour ma part, je me suis retrouvé bloqué au Chili cinq jours de plus que la semaine prévue. Oui je sais, il y a pire...
    Cela ne m'a pas permis d'alimenter mon blog comme je l'aurais voulu, rendant plus actuel encore mon billet précédent.

    Cet épisode géologique aura eu à mes yeux deux avantages. Le premier de rappeler à l'Homme sa taille et sa place dans l'ordre des grandeurs de l'Univers. Le second, de montrer une fois encore les limites de l'Europe qu'on nous impose et en l'occurrence des lacunes criantes, liées non pas aux hommes en charge des décisions à tel ou tel poste mais à la structure qui les paralyse.

    Dans un premier temps, l'effondrement du toit de la chambre magmatique a provoqué une explosion et un rejet important de cendres volcaniques dans l'atmosphère. Ces cendres, localisées sous forme de "nuage", sont effectivement très dangereuses pour les avions. Nos procédures imposent le demi-tour immédiat en cas de pénétration dans un tel "nuage". Leurs effets principaux sont de deux ordres:

    • perturbations graves du fonctionnement de tous les moteurs par étouffement, vitrification des parties chaudes (chambre de combustion, turbine HP), obturation des capteurs et donc perte des régulations informatiques par perte d'informations,
    • abrasion très importante des surfaces d'impact des cendres (pare-brise frontaux, bords d'attaque des ailes, bords d'attaque des aubes de compresseur).

    La réaction des autorités européennes de régulation du trafic aérien a été à la mesure du danger: fermeture des espaces aériens touchés. Rien à dire à cela! Le nuage a cheminé dans la circulation générale atmosphérique et s'est délité.

    Dans un deuxième temps, le volcan, après la phase explosive, a poursuivi son éruption en rejetant des quantités de cendres moindres et surtout à des altitudes beaucoup plus faibles.

    Et là, ceux qui avaient pris la décision juste de fermer les espaces aériens ont été incapables de décider de leur réouverture. Sur la foi accordée à un modèle mathématique théorique de positionnement et d'extension du "nuage" de cendres, aucun responsable ne pouvait refermer le parapluie et relancer l'activité aérienne. Il a fallu la pression conjointe des compagnies aériennes et des voyagistes pour que les états décident eux-mêmes des réouvertures. Il a fallu que les opérateurs effectuent eux-mêmes des vols que je ne qualifierai pas d'essai mais de démonstration pour confirmer que le modèle mathématique annonçait des cendres là où il n'y en avait pas! Et je peux vous dire qu'aucune compagnie n'aurait risqué la vie des équipages ainsi que des avions à plus ou moins cent millions de dollars pièce s'il y avait eu des risques. Ces vols n'ont été gréés que pour démontrer à Bruxelles que le trafic pouvait reprendre.

    Une fois encore c'est l'Europe de la contrainte qui a fonctionné. Pas celle de la liberté. Elle s'est empêtrée dans ses lourdeurs bureaucratiques et technocratiques générées par sa structure fédérale. La situation ne s'est débloquée que lorsque les Etats-Nations ont repris l'initiative.

    Si elle veut survivre, c'est à dire à ne pas condamner les pays qui la composent à l'immobilisme et à la glaciation, l'Europe n'a pas d'autre choix que d'évoluer de son fédéralisme paralysant vers une communauté d'états souverains choisissant librement de mettre en commun leurs compétences sur les sujets qui les intéressent.