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Une erreur de représentation

 

L'autre soir, Elie COHEN, "économiste PAA" (patenté, agréé et autorisé), intervenait sur France 2 dans le journal de 20 heures. Précisément dans sa première partie, celle de plus grande écoute. Il y était pour faire passer, pour rabâcher devrais-je dire, la version officielle :

La Grèce rechute. Ce n'est pas grave, c'est qu'il n'y a pas "assez d'Europe", pas assez de politique européenne coordonnée.

Certes il faudra remettre la main au porte-feuille pour la modique somme de… 110 Milliards d'Euros — excusez du peu ! — ce qui représente 11 millions de voitures à 10.000€ pièce. Onze millions de voitures que Monsieur Tout-le-Monde a déjà du mal à se payer et pour lesquelles on, pardon pas "on", les banques, ces voyous en cols blancs, demandent des garanties draconiennes.

Mais la cerise sur le gâteau : 

Il faudra prévoir dès à présent de "restructurer" la dette Grecque, toute la dette Grecque.

Entendez — vous qui êtes des ignares, des incultes, des mal embouchés — entendez donc : il faudra prévoir de "vous asseoir dessus !"

Non mais vous vous imaginez, vous, 11 millions de débiteurs à 10.000€ pièce qui ne peuvent rembourser leurs banques ! Vous imaginez le tollé, les procès fleuves et les saisies par voie de justice !

Et bien, ça ne les gêne pas plus que ça ces "messieurs de la politique, de la finance et de l'économie".

 

Le piège

Alors, si on écoute attentivement le discours bien huilé d'Elie COHEN et de ses pairs PAA (voir ci-dessus), ils ont raison : il faut résoudre la crise grecque, il faut bien l'aider, la soigner et même la mettre sous perfusion. Mais vous pouvez donner toute l'aspirine du monde à un fiévreux, vous ne le guérirez pas si vous ne supprimez pas la cause de sa fièvre.

En aviation, dans le domaine dit des "facteurs humains", mais c'est évidemment applicable à tous les autres domaines de la Société, ils commettent tous ce que nous appelons une erreur de représentation.

Vous faites tout bien, mais pas dans le bon contexte. Vous avez appris par coeur votre texte et vous le récitez à la perfection, mais vous n'êtes pas dans le bon théâtre sur la bonne scène avec les bons partenaires. Vous avez bien pris le maillot de bain, la planche de surf et la crème solaire pour les enfants, mais le train va dans les Alpes et en hiver !

L'erreur de représentation en aviation est celle que nous jugeons comme la plus dangereuse de toutes. Justement parce que l'équipage fait "tout bien" mais pas dans le bon contexte, ce qui amène forcément à l'accident majeur.

Sortir d'une erreur de représentation est très difficile car l'analyse est presque impossible sans aide extérieure. Le seul moyen pour y parvenir est d'être capable de prendre du recul sur les événements et de le vouloir. Plus les choses se précipitent et moins vous pouvez le faire.

J'ai dit "sans aide extérieure" car le moyen le plus simple est justement celui de l'aide extérieure. Celui de la personne qui vous tire du mauvais rêve, de la pièce infernale.

 

Les avertissements extérieurs

C'est ce que tentent de faire Nicolas DUPONT-AIGNAN et les membres actifs de son mouvement Debout La République.

Depuis près de vingt ans maintenant (1992 avec Philippe SEGUIN), il affirme haut et fort que la construction européenne depuis Maastricht, la création de l'espace Schengen, la création de la monnaie inique (le Mark unique [N.D.L.R.]), le traité des dictateurs (traité de Lisbonne malgré le non massif à 55% au référendum) marche sur la tête et va à l'encontre de la noble idée ayant présidée à sa construction : apporter la paix à cette région du monde tant meurtrie par les guerres.

J'ai d'ailleurs tenté de montrer cela dans mes précédents billets.

L'Europe de la démesure, confiée à des institutions non élues donc illégitimes, sa monnaie unique l'Euro, tarée de naissance en interdisant aux Etats-Nations toute intervention sur le niveau et sur la structure de leurs dettes, vont nous conduire au chaos. Cette Europe qui ne voulait plus revoir les "larmes et le sang" est en train de s'en gorger.

Aucune des élites qui nous gouvernent, aucun de leurs économistes PAA, ne veulent le voir et l'entendre. Ils sont sourds et aveugles aux avertissements des "extérieurs" qui auraient pu les sauver. 

 

De la Responsabilité à la Culpabilité

"Responsables mais pas Coupables". Ca vous rappelle quelque chose, ce scandale dit "du sang contaminé" ?

Et bien je suis prêt à parier qu'ils nous referont tous le même coup ! Et pourtant, j'affirme qu'ils seront coupables. Parce qu'ils auront été dûment prévenus, avertis, informés. Mais il est tellement plus simple de nous traiter de Cassandre et de populistes !

 

"To be or not to be" — le chaos ou l'apaisement

Ce titre de la pièce de William Shakespeare pose le problème de la survie même de l'idée de l'Europe. Je dis bien de l'idée de l'Europe, car l'Europe physique et sa monnaie telles qu'elles sont conçues sont mortes.

Devant nous il y a le grand précipice. Nous sommes face à un choix existentiel :

  • Continuer d'avancer à petits pas, tels les moutons de Panurge, guidés par nos élites sourdes et aveugles. Plonger dans cet abîme et pour ceux qui survivront, s'il y en a, parmi les morts et les invalides, recréer une société plus humaine.

  • Changer d'envergure, déployer nos ailes et planer au-dessus du précipice pour atterrir en douceur. Prendre conscience de l'erreur de représentation, changer de décor et de scénario en montrant aux autres que c'est possible. L'Histoire de notre pays nous apprend que la place de la France dans le monde est précisément due à cette capacité à proposer autre chose.

 

Lors des prochaines élections présidentielle et législatives, vous aurez le choix :

  • entre ceux qui vous endorment par une fausse alternance (UMP, PS), ceux qui avancent masqués (les "Verts" faux écologistes mais vrais extrémistes), ceux qui n'aspirent à gouverner qu'au fond du précipice (le FN et l'extrême-gauche du NPA à LO-LCR en passant par le Front de Gauche et le Parti des Travailleurs) — tous ceux-là vous proposent la première solution,

  • et entre ceux qui vous proposent la seconde solution : Debout La République — son candidat à l'élection présidentielle : Nicolas DUPONT-AIGNAN et les (futurs) candidats aux élections législatives.

Commentaires

  • S'il est évident que la direction prise n'est pas la bonne, il convient néanmoins de noter que les causes de cet échec programmé ne peuvent etre aussi simplistes. Par conséquent la solution ou les solutions ne le seront pas non plus. Le point de vue décrit ici est,me semble-t'il, bien trop manichéen. Je m'explique:
    Vu la situation de ces pays,tout en s'attaquant aux causes réelles il faut les en sortir. Les 110 milliards seront donc un passage obligé et j'ai cru comprendre que vous en conveniez.
    Cela dit nous ne devons pas les utiliser pour promouvoir une vision alternative,certes respectable, de l'Europe monétaire. Car dans ce cas je vous rétorquerais que votre proposition,(en apparence bien éloignée de la "sortie de l'Euro" voulue par les LePenistes), redonnant marges de manœuvre et souveraineté aux États,va nous mener tout droit au même résultats. Il n'y a aucune différence entre la "sortie de l'Euro" et la "mort annoncée de l'Euro". Car c'est bien ce qui arriverait à terme à cause de ce que vous proposez. N'oubliez pas la frilosité permanente et le protectionnisme latent de la plupart des États européens, d'autant plus en ces temps de crise.
    Alors oui nous devons trouver le moyen d'éviter d'avoir à renflouer les caisses de tel ou tel tous les 6 mois. Avant de s'en servir pour prouver que tout doit etre changé, resserrons le contrôle des comptes et des lignes budgétaires de ces États, empêchons les fonds d'investissement russes ou américains de venir empoisonner, par le biais de ces pays faibles et naïfs, notre économie et notre monnaie unique. Une monnaie unique que les anglais nous envient très certainement en ce moment..
    En d'autres temps plus prospères je vous aurais dit "pourquoi pas?!", mais ne doutez pas une seconde de la fébrilité actuelle de chaque Etat composant l'UE, ne comptez pas sur leur solidarité systématique en soutient aux pays moteurs que sont la France et... la France (car l'Allemagne n'y croit déjà plus)!
    Rendez leur l'initiative du contrôle de leur monnaie et la monnaie européenne mourra devant la peur systématique que génère toute prise de risques économique en temps de crise. Car,à coups sûrs,le protectionnisme de quelques uns tuera l'economie européenne forte que vous semblez souhaiter malgré tout.
    Ceci acquis nous retombrions donc, en une étape de plus, à ce que propose le FN et sa fameuse sortie de l'Euro..Il sera alors impossible aux européens de combattre et d'assurer leur sauvegarde face à Wall Street ou Pékin. N'oublions pas que si la puissance militaire obéit à l'homme politique, l'homme politique,à notre époque, obéit,lui, à l'économie. Une économie morte ou affaiblie, et ce sont nos puissances politique et militaire qui s'effaceront inéluctablement jusqu'à l'effacement total de notre impact sur la destinée du monde et donc la nôtre..
    Si votre idée aurait eu le mérite d'être tentée, le réalisme politique et économique face à la situation actuelle nous commande de ne pas l'appliquer sous peine d'un retour à l'âge de pierre que vous ne souhaitez certainement ni pour vous ni pour vos enfants.

  • Paradoxalement, je maintiens que les causes de la situation très compliquée actuelle de l'Europe sont simples, libre à vous de les qualifier de simplistes. L'idée originelle de l'Europe est bonne, la construction est mauvaise car les derniers architectes se sont par trop éloignés des plans d'origine.

    Il ne vous aura pas échappé que mon article fait partie d'un blog, au format nécessairement condensé, et non pas d'un livre ou même d'un mémoire que je n'aurais pas la compétence d'écrire. Dans votre commentaire, par l'emploi des termes "simpliste" et "manichéen", je perçois clairement les critiques habituelles des "spécialistes" qui en choisissant une échelle d'analyse suffisamment fine peuvent démontrer qu'un problème est tellement complexe que les solutions le seront forcément aussi. Et que leur mise en oeuvre sera évidemment longue et incertaine.

    Le sujet de mon article n'était pas de déterminer s'il convient ou non d'aider "les autres", mais vous me donnez là l'occasion de rappeler que l'utilisation de fonds conjoncturels ne peut résoudre des problèmes structurels. Je ne parle pas ici des problèmes structurels de la Grèce, mais de ceux de la construction européenne et de sa monnaie unique. Les 110 milliards d'Euros d'aides additionnelles à la Grèce ne serviront qu'à payer les banques créancières. Accessoirement, ils appauvriront toujours plus les prêteurs.
    Vous voulez contrôler les causes structurelles des pays en défaut? Vous proposez de "resserrer le contrôle des comptes et lignes budgétaires des Etats membres?! Mais par quel droit une telle ingérence serait-elle possible? Sans même demander si elle serait supportable par les peuples de ces Etats. Vous ne proposez rien moins qu'une mise sous tutelle. Quel peuple pourrait l'accepter? Je n'en connais aucun et ce serait le plus sûr moyen de raviver les conflits ancestraux.

    Vous mentionnez le Front National et, je cite, "sa fameuse sortie de l'Euro". Je rappelle que c'est le mouvement Debout La République qui a le premier inclut cette proposition dans son programme et qu'elle a été ensuite cannibalisée par le F.N.

    Vous utilisez ensuite les termes "notre monnaie unique". Très franchement, à part à l'Allemagne, je ne vois pas à qui appartient cette monnaie unique. Mais votre remarque me fait prendre conscience d'un fait important : la notion de monnaie unique permet son appropriation par certains. Je prétends qu'une monnaie commune ne peut que rester… commune, c'est à dire à tous.

    La sortie de l'Euro n'est pas pour moi une hypothèse, c'est une certitude. La seule incertitude porte sur deux paramètres liés : quand et comment? Soit nous — les peuples de la zone euro — décidons d'une sortie ordonnée, négociée, orientée vers une monnaie commune, et alors je pense que ce nouvel Euro Commun perdurera ; soit nous ne décidons pas de cette sortie ordonnée, et alors l'Euro unique disparaîtra par le retrait des pays défaillants ou consécutivement à des situations insurrectionnelles.

    Oui, vous avez raison, je souhaite une économie forte pour l'Europe, mais pas une économie de type fédéral. C'est une économie des coopérations ciblées, librement choisies, que je souhaite. Et ce n'est pas une utopie. Regardez entre autres le programme spatial Ariane, le constructeur Airbus, le tunnel sous la Manche…

    Enfin, et cela confirme une profonde divergence d'analyse entre vous et moi, votre constat est juste : aujourd'hui, l'Economique commande au Politique. Et c'est précisément tout le problème! Vous voyez, soit dit en passant, qu'à une échelle appropriée l'analyse est "simple".

    Ce que nous proposons est de renverser cette situation : le Politique doit toujours commander l'Economique.

    Pourquoi? Mais parce que le Politique est l'expression des Etats et que dans les Etats démocratiques, le Politique est l'expression des peuples.
    Laissons l'Economique prévaloir sur le Politique et l'Homme ne sera plus qu'un "travailleur-consommateur", la version moderne du "chasseur-cueilleur" de l'âge de pierre. Si l'Economique continue de diriger le Politique, c'est alors là que nous retournerons, vers l'Âge de Pierre, ré-instaurant la loi du plus fort dans une anarchie aux effets dévastateurs!

    Voyez-vous, moi je crois, au contraire de vous me semble-t-il, que pour que notre civilisation perdure, pour que les valeurs humanistes continuent de prévaloir, pour que l'Homme soit celui qui décide et oriente, il faut que le Politique retrouve sa pleine et entière autorité sur l'Economique.

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