UA-11645906-3

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

incapacité

  • Mort d'un président

    Hier soir France 3 a diffusé un téléfilm intitulé "Mort d'un Président", réalisé par Pierre AKNINE, scénario de Pierre AKNINE et Gérard WALRAEVENS, avec Jean-François BALMER dans le rôle du président Georges POMPIDOU.

    Ce film était suivi d'un débat en direct auquel a participé Marie-France GARAUD en plus du réalisateur et de l'acteur principal.

    Au cours du débat, avec la fougue qu'on lui connaît et grâce à sa connaissance des événements — elle les a vécus en direct ou au maximum en léger différé — Marie-France GARAUD s'est tout de suite insurgée contre le parti-pris du réalisateur dont les objectifs étaient loin d'être neutres et précisément "objectifs".

    En particulier, elle lui a reproché, avec justesse, d'avoir centré son film sur la maladie de Georges POMPIDOU — ce qui en soit n'est pas critiquable étant le centre du scénario — mais en laissant entendre au téléspectateur pris à témoin que les affaires de l'Etat, la gestion des priorités de la France et la prise de décisions importantes avaient été inexistantes durant la fin du mandat du Président d'avril 1973 à la date de son décès le 2 avril 1974.

    Cela est par contre tout à fait critiquable et partisan.

    De deux choses l'une, ou bien les co-scénaristes et le réalisateur font une fiction romancée sur la base de faits historiques et la présentent comme telle (ce qui n'a pas été le cas), ou bien ils prétendent faire oeuvre historique et doivent alors s'en tenir strictement aux faits avant de livrer leur propre interprétation.

    Qu'avons-nous vu dans cette "reconstitution" historique ? Un président malade, souffrant chaque jour un peu plus, et luttant à l'aide d'injections massives et répétées de cortisone afin de tenir son rôle et d'exercer le mandat que les Français lui avaient donné en juin 1969. Le sous-entendu totalement explicite, au point qu'il n'avait de sous-entendu que le nom, était que le Président était un "drogué" corticoïdo-dépendant" dont le propre fils médecin devait intervenir face à la "faiblesse" affichée de son président de père.

    A aucun moment, le réalisateur n'a montré que le Président POMPIDOU et ses ministres prenaient des mesures essentielles pour le gouvernement du pays. Tout au plus, l'a-t-il montré en déplacement en Chine où il échangeait des banalités et flatteries diplomatiques avec le "grand" MAO-TSE-TOUNG en faisant des efforts surhumains pour ne pas montrer qu'il était diminué, efforts qui bien évidemment lui interdisaient d'être pugnace et ferme vis-à-vis de son hôte sur les grands sujets du moment.

    Marie-France GARAUD, notre "dame de fer" à nous, sans pouvoir révéler ce qui est encore couvert par le secret-défense et qu'elle s'interdit avec honneur d'utiliser afin de démontrer la justesse de ses affirmations, lui a fait remarquer l'incohérence de son parti-pris, notamment quant à la volonté de Georges POMPIDOU de réduire la durée du mandat présidentiel.

    Pour P. AKNINE, si G. POMPIDOU a proposé à l'Assemblée Nationale de réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans, c'est qu'il avait dans l'idée de réduire son propre mandat, du fait de l'interférence majeure de sa maladie .

    Marie-France GARAUD lui a alors fait remarquer l'incohérence de son raisonnement puisque si la révision constitutionnelle était votée par le Congrès, elle ne pourrait être rétro-active !

    Sans se démonter, P. AKNINE affirma alors que G. POMPIDOU aurait ensuite démissionné !??

    Bien évidemment, avec logique et justesse, M-F. GARAUD lui fit alors remarquer que si l'objectif était de démissionner, pour cause d'incapacité liée à sa maladie, point n'était besoin de faire voter, par les deux chambres réunies en congrès, après votes séparés, une telle révision constitutionnelle — qui soit dit en passant n'obtint pas le vote favorable des députés consultés en premier, ce qui bloqua le processus — il lui suffisait alors simplement de démissionner.

    Mais évidemment, cette option était beaucoup moins "sexy" pour le scénario et il serait retombé comme un soufflé vaniteux.

    J'ajoute à titre personnel, que M. AKNINE, réalisateur très marqué "à gauche", a manipulé les esprits des téléspectateurs en ne montrant les autres grands personnages de l'Etat, hommes politiques de droite (gaullistes, UDR, centristes, radicaux de droite), que capables de comploter ou de décider, toujours attablés devant un bon repas bien arrosé. Les rares scènes se déroulant dans les bureaux des ministères n'étant consacrées qu'au dénigrement des uns par les autres.

    J'attends donc de Monsieur Pierre AKNINE et de la direction des Programmes de FR3 qu'ils aient l'honnêteté de produire et diffuser à une heure d'aussi grande écoute, un film sur la vie de l'icône de la gauche, le Président François MITTERRAND.

    Il ne leur faudra pas bien sûr occulter la vie adultérine du Président avec Madame PINGEOT, la naissance de leur enfant Mazarine et leur hébergement des années durant, caché aux électeurs et contribuables, à leurs frais, grands frais, dans les palais de la République avec une double protection rapprochée 24 heures sur 24, 365 jours par an !

    Cette "vie cachée" devra être mise en perspective avec la maladie de François MITTERRAND, elle-même cachée des années durant. Le Dr. Claude GUBLER, médecin personnel du Président, qui a révélé les faits dans un livre, en a payé le prix fort par sa radiation de l'Ordre des Médecins et le retrait de ses décorations.

    Je compte sur "l'honnêteté intellectuelle" des scénaristes, réalisateur et producteurs pour nous montrer comment les traitements suivis (subis) par le Président ont pu ne pas influencer sa conduite des affaires de l'Etat. Ils nous montreront aussi, à n'en pas douter, comment tout le "Landernau" de la gauche caviar de Saint-Germain-des-Prés attablé chez "Lipp" ou au "Café de Flore" se préoccupait de la gestion des dossiers essentiels du moment en faisant abstraction de la maladie de leur mentor, sans penser jamais à sa succession et en s'interdisant tout complot interne ou lutte entre les différents "courants".

    Ah, j'oubliais, je suis naïf, je ne suis pas un "politique aguerri", au fait des conventions des salons parisiens où l'on cause. Je suis un lourdaud qui met les pieds dans le plat...

    Tant pis, désolé... pas vraiment !