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démocratie - Page 2

  • Guerre ou Paix (1)

    Sous ce titre volontairement provocateur, je vais montrer que la construction actuelle de l'Europe va non seulement échouer de façon tactique, mais qu'elle va aussi échouer, et c'est plus grave, de façon stratégique, c'est-à-dire en étant incapable d'éviter ce pour quoi elle a été pensée, voire en le provoquant : un nouveau conflit armé sur le Vieux Continent.

    Ce mois de Mai 2010 a été totalement occupé par les péripéties de la "crise Grecque". En réalité, ce n'est pas à proprement parler une crise Grecque mais bien une crise de l'Euro et plus clairement de l'Europe. Les "infâmes spéculateurs" qui ont attaqué la monnaie unique et la Grèce (et qui, soit dit en passant n'ont fait que leur travail de spéculateurs) ont profité des faiblesses criantes de l'aberration politique que constitue l'Europe des 27.

     

    Petit retour en arrière

    Lorsque SCHUMAN et MONNET ont imaginé la création de l'espace européen, leur motivation première n'était pas la constitution d'un bloc pouvant faire contre-poids aux deux grands de l'époque (USA et URSS). Ce n'était pas non plus de créer un espace économique de taille équivalente au marché intérieur américain, encore moins de fabriquer artificiellement une fédération supranationale d'états tous disparates. Et bien évidemment, il n'entrait pas dans leurs vues de favoriser l'avènement d'une mondialisation des marchés, notamment de capitaux.

    Non, ces pères de l'Europe avaient pour objectif principal de faire se rapprocher les Nations de l'Europe occidentale afin que les Etats et les peuples, se connaissant mieux et ayant définit des objectifs communs, puissent démarrer des coopérations ciblées et surtout cesser d'être des marionnettes combattantes. Ainsi est née l'ancêtre du Marché Commun, la C.E.C.A. (Communauté Economique Charbon Acier).

     

    Recette de cuisine

    Au centre de la CECA, son "noyau dur", le couple Franco-Allemand, déjà. Voisins très proches, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg avaient eux fondé le "Bénélux". Ajoutons l'Italie et nous obtenons l'originelle "Europe des Six".
    Après la création de la CECA, une première tentative d'intégration politique a été essayée au sein des Six avec la proposition de la C.E.D. (Communauté Européenne de Défense). Mais c'est un échec en 1954. Les Six poursuivent alors sur le chemin des coopérations économiques.
    En 1957, le Traité de Rome concrétise cette Europe des coopérations.

    Episode important très clairement décrit par Alain PEYREFITTE dans son livre "C'était De Gaulle", éd. Gallimard: en 1962 le Général De Gaulle, très conscient de l'importance de cette Europe des coopérations qui devait permettre d'échapper à la tutelle des "deux grands", voulut de nouveau tenter une intégration politique des Six (plan FOUCHET). Mais les responsables belges SPAAK et Néerlandais LUNS l'ont rejetée car elle ne comportait pas assez de "supra-nationalité"! Puis voyant que l'union Franco-Allemande se mettait en place ils ont proposé de renoncer au "plus de supra-nationalité" contre l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun. C'était déjà évidemment l'oeuvre des USA que gênait cette Union des Six et qui cherchaient à l'affaiblir soit en l'obligeant à une structure fédérale, soit en lui adjoignant leur tête de pont en Europe, la Grande-Bretagne.


    Tambouille institutionnelle

    La suite funeste est connue.
    En 1992, signature du traité de Maastricht après référendum en France (oui à 51%), mais après une révision de la Constitution Française effectuée par la voie parlementaire (réunion du Congrès). Il faut rappeler que la campagne électorale avait été plus tournée vers le cancer de la prostate du Président MITTERRAND et la violation du secret médical par son médecin personnel que vers l'explication du texte même du traité et de ses implications.
    Le 1er janvier 1999, naissance de l'Euro et introduction des pièces et billets le 1er janvier 2002 dans 12 pays seulement.
    En 2005, échec de la tentative d'imposition de la "Constitution Giscard" aux peuples français et néeerlandais. Le NON au référendum atteint 55% en France.

    Les technocrates de Bruxelles avec la complicité des fédéralistes politiques mettent à profit les trois années suivantes non pour prendre en compte les raisons profondes du rejet par les peuples mais pour trouver une nouvelle formulation qui permettra de faire croire à une refonte du texte originel tout en en conservant le fond.
    En 2008, la France doit de nouveau procéder à une révision de la Constitution. Elle le fait par la voie parlementaire en réunissant une nouvelle fois le Congrès. Puis la ratification de la constitution européenne (traité de Lisbonne) est une fois encore obtenue par la voie parlementaire, le même Congrès aux ordres!

    On le voit, les responsables ont peur de consulter le seul souverain qui vaille en démocratie: le peuple!

    En juin 2008 ce sont les Irlandais qui rejettent le traité de Lisbonne. L'Irlande est le seul pays parmi les 27 à avoir organisé un référendum pour l'adoption de la copie conforme du texte rejeté précédemment ! Sa constitution l'y oblige. Finalement, après un nouveau référendum en 2009, elle accepte le traité de Lisbonne. Je suis tenté de dire "à l'usure".

    Nous verrons dans un prochain article les autres constructions de type fédéral dans le monde.

  • Le poisson a-t-il une tête? Oui... hélas?

    Pourquoi une telle question saugrenue? Parce qu'un dicton populaire affirme que c'est par là qu'il commence à pourrir...

    Deux valeurs essentielles sous-tendent l'évolution de l'Humanité: l'Ethique et l'Exemplarité. Et bien souvent, c'est par défaut de l'un et/ou de l'autre que les régressions surviennent, avec leur lot de souffrance.

    Pour ce qui est de l'Ethique, à mon sens, il n'est pas nécessaire de disserter dessus car sa place est évidente.

    Pour ce qui est de l'Exemplarité, c'est moins évident et nombreux sont ceux qui croient qu'en ce domaine des faiblesses sont acceptables, du moins tolérables. Mon propos est de montrer que cela ne l'est pas.

    En toutes circonstances, un chef se doit d'être exemplaire. Plus facile à dire qu'à faire, d'autant qu'à quelque niveau que ce soit, nous sommes tous "chefs de certains" et "subordonnés d'autres". La base du respect des commandements, instructions et directives d'une hiérarchie est son exemplarité. Comment en effet exiger plus de ses subordonnés que de soi-même? Par mimétisme, le responsable sera copié, en bien ou en mal; son attitude est primordiale et sera toujours examinée à la loupe. D'autant plus finement que les responsabilités seront plus grandes.

    Nombreux sont les pays dans lesquels la corruption fait rage et ces pays ont toujours à leur tête des hommes eux-mêmes corrompus. L'exemplarité mais pas dans le bon sens! Dans ces pays, peu importe de savoir ce qui a prévalu, la corruption généralisée parce que le "leader" était corrompu ou bien l'inverse. Ce qui compte c'est de réaliser que le pays concerné ne pourra s'en sortir que si la totalité de la structure dirigeante est vertueuse à commencer par le chef de l'état lui-même. Dans le cas contraire, l'instabilité et la déchéance sont assurées.

    La chute des empires est un autre exemple. Ils disparaissent soit par la faiblesse (physique, doutes sur la "divinité") de leur "empereur" qui permet aux ennemis de vaincre (empires Amérindiens par exemple), soit par son absence de moralité, le peuple n'ayant plus alors de perspectives d'avenir, tout étant basé sur la recherche du plaisir immédiat au mépris de la souffrance et de la vie d'autrui, seule s'appliquant la loi du plus fort (décadence de l'Empire Romain).

    Les dictatures de droite ou de gauche n'échappent pas à la règle. Puisqu'elles concentrent la totalité des pouvoirs entre les mains du dictateur et de ses proches, leur manque d'éthique et d'exemplarité conduit le système à sa perte. On ne pourra que s'en réjouir, la seule inconnue étant le temps nécessaire à cet échec annoncé.

    On pourrait croire qu'un système politique fondé sur l'absence de chef serait la réponse. Il n'en est rien car ce type "d'inorganisation politique volontaire" est forcément violent et c'est la loi du plus fort qui s'exerce. On se retrouve alors dans la situation précédente, celle de la dictature.

    Dans les communautés spirituelles enfin, les exemples de défaut d'exemplarité sont légion. Les sectes sont très fréquemment le théâtre d'exactions dégradantes au nom de la prétendue "divinité" du gourou. Aujourd'hui, les actes de pédophilie commis par des prêtres responsables de communautés d'enfants sont une autre facette, insupportable, de ce manque d'exemplarité et d'éthique. Le manque de réactivité et de fermeté de leurs responsables accroit encore plus le malaise. Sans pour autant aller jusqu'à la dénonciation en place publique par leurs supérieurs, ces derniers auraient du priver rapidement les prêtres fautifs de leurs responsabilités et les éloigner de leurs victimes. Pour n'avoir pas eu ce courage exemplaire, c'est l'église catholique dans sont ensemble qui est entachée.

    Le même type de raisonnement concernant l'exemplarité s'applique aux systèmes éducatifs (familles, institutions) et pas seulement depuis peu. En effet, Platon disait:
    "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
    lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
    lorsque les Maîtres tremblent devant les élèves et préfèrent les flatter,
    lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne voient plus au dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
    alors en toute jeunesse et en toute beauté c'est le début de la tyrannie.
    "
    Rien de nouveau donc en 2010, et c'est toujours aux pères qu'il revient de faire preuve d'autorité et de fermeté mais surtout d'exemplarité. Quand aux Maîtres, il est grand temps qu'ils cessent leur double langage. D'un côté véhiculer les méthodes les plus progressistes et de l'autre dénoncer les agressions dont ils sont victimes en se mettant en grève, sans jamais remettre en cause leur système éducatif doctrinaire qui est la cause de leur perte d'autorité.

    Le seul système politique qui permet, à mon sens, le développement harmonieux de l'Humanité est certainement un système démocratique assurant une séparation des pouvoirs et un contrôle serré de ceux-ci par le peuple grâce à l'indépendance des élus, grâce à des consultations fréquentes et surtout en veillant à ce qu'aucun des pouvoirs n'échappe à la surveillance.

    En France, le pouvoir législatif est contrôlé par le peuple lors des élections législatives; le pouvoir exécutif est contrôlé par le peuple directement lors de l'élection présidentielle pour ce qui concerne le Président et indirectement par les représentants du peuple pour ce qui concerne le gouvernement, ses préfets et ses administrations; seul le pouvoir judiciaire échappe au contrôle du peuple et ce n'est pas, me semble-t-il, une bonne chose. Le contrôle du pouvoir judiciaire par le peuple devrait être effectif, soit directement par l'élection des juges et procureurs (système des Etats-Unis), soit indirectement par l'intermédiaire des représentants du peuple en créant une commission parlementaire composée d'élus des chambres haute et basse du Parlement.